Alors que la saison des fêtes de fin d’année bat son plein, les producteurs de foie gras, chapons et autres volailles croisent les doigts. Un nouveau cas d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a été détecté aux Pays-Bas le 7 décembre. Le scénario catastrophe des deux hivers précédents va-t-il se répéter ?
Fin 2015, un foyer touche la Dordogne avant de s’étendre rapidement parmi les gallinacées. Les frontières se ferment aux produits français. En décembre 2016, à deux jours de retrouver son statut indemne, la France confirme un cas d’IAHP sur son territoire, qui atteint surtout les palmipèdes. Cette fois, elle n’est pas seule : toute l’Europe est touchée par un virus H5N8 arrivé depuis la Chine avec l’avifaune sauvage. Le ministère de l’Agriculture décrète des abattages préventifs, suivis de vides sanitaires. Face à la propagation incontrôlée du virus dans les élevages de canards gras du Sud-Ouest, les périmètres réglementés s’élargissent de semaine en semaine, suscitant un tollé.
Un coût élevé
Près de 2,4 millions de canards ont été abattus et 7,5 millions non mis en production sur la campagne 2016-2017. L’interprofession du foie gras estime les pertes de la filière à 350 millions d’euros. L’État a indemnisé les pertes subies lors de ces deux épidémies, même si les aides ont parfois été versées tardivement. Mais il a prévenu : la filière devra assumer seule les prochains épisodes d’IAHP.