« En 2018, la fabrication et la vente de la quasi-totalité des produits laitiers frais sont en recul autant en volume qu’en valeur, explique Jérôme Servières en ouverture de l’assemblée générale de l’organisation le 5 avril à Paris. Plusieurs facteurs sont en cause : déstructuration des repas, montée en puissance du snacking, détournement des produits laitiers et essor des produits végétaux de substitution. »
Les laits alternatifs échappent à la règle
La production de produits laitiers frais en 2018 est en recul de 1,6 % en volume par rapport à l’année précédente et les ventes en grande distribution (GMS) en baisse de 1,9 % en volume et 0,2 % en valeur. Le secteur des yaourts allégés est le plus durement touché par cette baisse avec une chute des volumes vendus de 13 % sur un an. « Les clients sont désormais en quête de plus de simplicité et de naturalité », justifie Jérôme Servières.
Tous les produits ne sont cependant pas touchés par « ce phénomène de déconsommation ». La crème fraîche, ainsi que les produits frais à base de laits alternatifs connaissent une belle croissance. Ainsi, le segment du bio a connu une progression des ventes de 17 % en volume et de 20 % en valeur et les ventes de yaourts à base de lait de chèvre ou brebis ont bondi respectivement de 17 % et 13 % en volume sur un an.
Perspectives mitigées
D’après le président de Syndifrais, les laits alternatifs devraient poursuivre leur progression « avec une croissance probable à deux chiffres sur 2019 » et le solde commercial français sur le marché de l’utra-frais, équivalent à 580 millions d’euros en 2018, devrait se maintenir.
« 107 000 tonnes de produits laitiers frais ont disparu des GMS entre 2013 et 2018, cela a des conséquences sur l’emploi, la guerre des prix et de fait sur la valorisation du prix du lait », s’inquiète Jérôme Salvières. Il regrette également ne pas avoir vu le « ruissellement » de la marge distributeur créée par la loi Egalim jusqu’aux industriels et aux éleveurs.