« La réduction de l’empreinte carbone de l’élevage, en particulier la réduction des émissions de méthane, est devenue une préoccupation forte des politiques publiques climatiques », c’est ce qu’indique le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) dans un rapport de juillet 2024. En France, en élevage, le méthane représente 93 % des émissions des gaz à effet de serre. Réduire les émissions dans ce secteur est donc un enjeu fort.

Un éventail de solutions

Les auteurs considèrent qu’il n’existe « pas de solution universelle et unique, mais plutôt un ensemble de leviers à mobiliser et à adapter selon le système d’élevage, le territoire et les acteurs ».

L’organe de conseil du ministère de l’Agriculture liste ainsi cinq recommandations (1) pour limiter les émissions de méthane en élevage :

  • Proposer aux agriculteurs un plan d’action pour la réduction des émissions de méthane provenant de leur élevage, garantissant l’amélioration de l’empreinte environnementale de l’exploitation (autres émissions de gaz à effet de serre, préservation de la biodiversité, etc.).
  •  À court terme, porter les efforts de communication et de conseil sur le déploiement des deux leviers les plus efficaces et opérationnels pour réduire les émissions de méthane des ruminants : la diminution du nombre et de la durée des périodes où les animaux sont improductifs et l’évolution de l’alimentation par la qualité des fourrages et des prairies pâturées, l’ajout d’additifs ou d’ingrédients alimentaires.
  • Pour les différentes typologies d’élevage, lancer une réflexion sur les moyens à mettre en œuvre pour l’atteinte des objectifs de la stratégie nationale bas carbone (SNBC), notamment la réduction des émissions de méthane et la séquestration du carbone dans les prairies. Cette réflexion devra également tenir compte des autres aménités de l’élevage (biodiversité, paysages, etc.).
  • Dans le prolongement des mesures déjà prévues dans le « plan gouvernemental de reconquête de notre souveraineté sur l’élevage », envisager des actions de réduction de l’empreinte en carbone de l’élevage et en particulier les émissions de méthane. Il s’agit ainsi de développer la formation et le conseil aux agriculteurs. Mais aussi de mettre en place l’accompagnement financier des éleveurs avec les régions, afin de permettre l’adaptation et la modernisation des installations et bâtiments d’élevage pour la gestion des effluents.
  • Faciliter l’utilisation par les éleveurs, à grande échelle, des techniques de réduction des émissions de méthane en mobilisant les outils de marché, en lien avec la mise en œuvre des feuilles de route de décarbonation de l’élevage bovin lait et viande. Ces outils sont les paiements pour services environnementaux par le développement de nouvelles méthodologies du « Label bas carbone » intégrant la réduction des émissions de méthane, mais aussi les stratégies RSE des entreprises du secteur agroalimentaire.

(1) Ces recommandations ont été formulées par des organes de recherche, dont l’Inrae, les chambres d’agriculture, les instituts techniques, les Régions, le ministère de l’Agriculture, la DGPE, les coopératives, l’Ademe, l’Onvar, les filières, des concepteurs d’outils de diagnostics…. Le CGAEER a rassemblé ces solutions.