Si elle veut atteindre l’objectif de réchauffement maximal de 2°C de la planète à l’horizon 2100, l’agriculture doit diminuer ses émissions de CO2 d’une gigatonne d’ici à 2030. C’est le chiffre qui ressort d’une étude du CGIAR de l’université de Vermont aux États-Unis, commentée par l’Inra dans une publication du 4 novembre.

 

Selon les chercheurs, les réductions d’émissions dans les autres secteurs, tels que l’énergie ou les transports, ne seront pas suffisantes. L’agriculture doit, elle aussi, participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). L’étude précise que les pratiques connues actuellement permettront une baisse de seulement 21 % à 40 % pour le secteur agricole. Ces pratiques consistent par exemple à intensifier durablement la production de bétail ou à améliorer la gestion de l’azote et du fumier pour fournir en nutriment les cultures annuelles. Même pour ces solutions déjà connues, un investissement financier mais aussi politique, plus fort que celui affiché actuellement, semble nécessaire aux chercheurs.

 

Développer le stockage du carbone

Face à cette situation, « l’augmentation du stock de matière organique du sol (stockage de carbone) apparaît comme indispensable » écrit l’Inra. L’organisme cite le programme « 4 pour 1000 » lancé lors de la COP21. Agroforesterie, lutte contre le gaspillage alimentaire, mais aussi changement des habitudes alimentaires sont autant de pistes abordées par le CGIAR pour améliorer la participation de l’agriculture à la réduction des GES. « Cependant, bien moins de recherches ont été effectuées concernant l’atténuation des émissions provenant de ces sources. Il faut donc agir maintenant pour identifier les options et leurs effets » précise l’Inra.

 

 

CGIAR : Consultative Group on International Agricultural Research.