«Le bilan apparent des fermes d’élevage en éléments fertilisants se révèle pratiquement toujours à l’équilibre pour l’acide phosphorique et la potasse, et déficitaire d’une quarantaine d’unités d’azote par hectare », déclare Stéphane Violleau, conseiller fourrages à la chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme.

Les besoins annuels des prairies diffèrent selon le mode d’utilisation (pâture, fauche, fauche + pâture), la régularité des apports organiques, l’objectif de rendement, la proportion de légumineuses et l’effet direct des restitutions au pâturage. Pour les cultures fourragères et de vente, ils sont déterminés par l’espèce, le rendement objectif et le niveau d’entretien organique. Par exemple, un maïs fourrage avec un objectif de 14 t/ha de MS, installé dans une parcelle qui reçoit des apports réguliers de MO, nécessite 110 u/ha de N, 60 u/ha de P et 170 u/ha de K. Sur une prairie pâturée produisant de 5 à 6 t/ha de MS, les besoins seront couverts avec 60 u/ha de N, 15 u/ha de P et 30 u/ha de K.

Analyser avant épandage

Dans un second temps, il est nécessaire de connaître précisément la composition des effluents d’élevage. « Dans le cas des fumiers stockés au champ, nous conseillons aux éleveurs de prélever les échantillons peu de temps avant l’épandage, car P et surtout K sont sujets au lessivage lors des printemps humides, alerte Stéphane Violleau. Quant aux lisiers, il importe de les brasser correctement avant analyse. »

Sur prairies permanentes, afin de gagner encore en précision, Stéphane Violleau conseille de réaliser des analyses d’herbe en phase de croissance active. Elles permettent de voir comment la prairie utilise les réserves du sol. Dans le cas de P et K, les prélèvements sont réalisés par l’agriculteur. Pour le dosage de l’azote, qui nécessite une mesure du rendement, l’échantillonnage est réalisé par un technicien. La part de l’azote efficace l’année de l’épandage varie avec le type d’effluent (compost, fumier, lisier), la période d’épandage (automne ou printemps) et la culture. « La plupart du temps, nous considérons que l’azote efficace l’année de l’apport équivaut à la fraction d’azote ammoniacal de l’effluent », explique Stéphane Violleau.

Afin de limiter le gaspillage d’éléments minéraux et les surdosages qui altèrent la qualité des prairies, il est recommandé de prendre en compte la périodicité des apports.