Genesis est un nom qui rappelle les glorieuses heures de l’usine de Winnipeg (Canada) où étaient produits les tracteurs de forte puissance New Holland. Mais comme son cousin germain Magnum, le T8 est désormais fabriqué à Racine (États-Unis).

Le T8.380 Genesis représente la troisième génération de T8. Même s’il détient un passeport américain, il ne peut cacher ses influences européennes. Ainsi, contrairement à son cousin, il affiche une répartition des masses équilibrée entre l’avant et l’arrière. Son essieu avant est placé plus loin de la cabine. Le parti pris européen est complété par le relevage Zuidberg, monté sur le Vieux Continent.

Cabine

Avant de prendre place en cabine, nous expérimentons la clé électronique, une première en agricole. À bord, nous apprécions la quantité impressionnante de solutions de rangement, y compris un tiroir bien dissimulé sous le siège et un bac sous le fauteuil du passager. New Holland n’a pas lésiné non plus sur les prises électriques et USB.

Une fois installés, nous retrouvons un environnement familier avec des dominantes de gris. Nous sommes séduits par la tablette numérique qui remplace les traditionnels cadrans du tableau de bord. Placée derrière le volant, elle offre une excellente définition et reprend les informations essentielles. La majorité des commandes sont disposées sur l’accoudoir multifonction. La palette SideWinder, qui regroupait les principales commandes sur un schéma de tracteur, a disparu au profit d’une solution plus sobre. Mais comme tous les boutons sont de la même couleur, il est indispensable de chercher pour trouver la bonne commande. Enfin, nous avons à notre disposition onze touches personnalisables, ce qui nous permet de configurer notre T8 en fonction de nos habitudes de conduite et du travail à effectuer.

Moteur

Un bloc FPT ronronne sous le capot. Comme à son habitude, New Holland indique la valeur avec surpuissance dans le nom du tracteur. Le T8.380 offre donc 381 ch avec la surpuissance EPM mais 347 ch de puissance maximale. Il est possible de mémoriser deux régimes moteurs. Le frein moteur est réglable selon trois positions : auto, manuel et éteint.

Transmission

Notre T8.380 est équipé de la transmission à variation continue AutoCommand. Son point fort est sa gestion au joystick et à la pédale et surtout la possibilité de passer de l’un à l’autre en direct, sans activer de bouton. Trois plages virtuelles s’offrent à nous. Dans chacune, nous réglons une vitesse cible avec la molette placée sur le joystick. Tout est intuitif et rapide. Un bouton à trois leds, placé juste derrière le joystick,­ règle la réactivité de la boîte pour atteindre la vitesse cible.

Relevage

New Holland a fait le choix radical de supprimer l’habituelle solution de pilotage du relevage avec le contrôle de profondeur gradué pour une solution majoritairement intégrée dans le terminal. Les deux relevages se pilotent désormais depuis un bloc placé entre le joystick­ et le levier en croix. Comme pour les deux boutons du joystick, ce bloc propose un seul jeu de commandes, qui sont commutées entre l’avant et l’arrière au moyen d’un bouton. Nous sommes déroutés par cette solution, qui demande de la maîtrise. À côté du sélecteur avant-arrière, une petite molette règle la position.

Sur le côté du bloc, deux boutons pilotent montée, descente et terrage forcé. Le plus important se trouve un peu en arrière. Il permet d’enregistrer la profondeur de travail, un peu comme la butée mécanique sur l’ancien système. La position est visualisée sur le terminal. Le dernier bouton sélectionne le contrôle d’effort ou de position. Nous n’avons pas pu tester cette fonction avec notre finisher mais il serait intéressant de voir comment elle s’en sort au labour, par exemple.

Certaines commandes auxiliaires comme les vitesses des bras et les butées sont réglées au moyen de boutons placés sur le côté de l’accoudoir. Là encore, un sélecteur permet de piloter avant et arrière avec les mêmes commandes­.

Hydraulique

New Holland se distingue avec sa solution d’éclairage des commandes finger tip en fonction de leur affectation. Il devient ainsi impossible de se tromper lorsqu’on change fréquemment la configuration en fonction des branchements extérieurs. Le nouveau joystick en croix, qui pilote deux distributeurs, intègre aussi les commandes d’inverseur et le changement de plage de travail.

Prise de force

La commande de prise de force est classique et embarque un bouton pour l’automatisme. Ce dernier se règle en fonction de la position des bras, dans le terminal. Les trois autres boutons­ jaunes sont un raccourci vers le menu de la PTO, le frein de prise de force et une sécurité pour l’utilisation extérieure.

Ponts

Blocage du différentiel et pont avant sont commandés par deux boutons chacun, auto et permanent. L’automatisme est paramétrable selon quatre angles de braquage.

Au travail

Nous remarquons qu’il est quasiment impossible d’apercevoir les bras inférieurs depuis le siège. Nous regrettons aussi la disparition des deux boutons de commande pas à pas du relevage, si pratiques sur la génération précédente. Heureusement, nous pouvons affecter cette fonction sur les boutons personnalisables.

Sur la route comme au travail, nous apprécions la possibilité de piloter la transmission à la pédale ou au joystick. Nous découvrons que la boîte offre une nouvelle alternative : le mode inverseur. Il s’agit d’une solution pour accélérer l’inversion du sens de marche. En effet, dans le mode classique, qui s’appelle désormais Eco-Draft, lorsque nous actionnons l’inverseur, la vitesse tombe d’abord à 0 km/h avant de changer le sens de marche. En mode inverseur, le changement s’effectue immédiatement. Cette solution conçue pour le tassage de silo s’avère très pratique dans les fourrières en pointe. Le T8 donne toute sa puissance pour emmener le finisher Kuhn avec une charge moteur qui dépasse 100 % dans les passages les plus difficiles. À bord, le confort est bon à une exception près : le bruit de la transmission, qui nous accompagne en permanence.