Damien Georget est installé dans le nord-est du Maine-et-Loire. Professionnel de la filière équine, ce spécialiste du débourrage et du pré-entrainement emploie quatre salariés. L’an dernier, Xavier Rebre, cavalier professionnel de 40 ans, a intégré son équipe.
« Xavier venait de l’entraînement, décrit Damien. Il avait beaucoup d’expérience dans ce domaine mais ici, nous travaillons uniquement des jeunes chevaux. C’est très différent. Leurs besoins ne sont pas les mêmes, le travail n’est pas le même. Xavier avait besoin de perfectionner cette approche et d’acquérir des repères, sur les soins et l’alimentation notamment. »
Un recrutement en CDI
Pour faire le lien entre les compétences de son salarié et ses attentes d’employeur, Damien Georget s’est appuyé sur « Défi-Emploi ». En place depuis janvier 2020, ce dispositif est destiné aux entreprises agricoles qui emploient moins de 11 salariés ETP et recrutent en CDD (six mois et plus) ou en CDI.
« Dans le cas de la SCEA des Sens, Xavier a d’abord travaillé trois mois en Tesa avant d’être recruté en CDI au début d’octobre », précise Flavie Gobin. Conseillère Elioreso, centre d’emplois agricoles à Angers, c’est elle qui a accompagné Damien Georget dans ses démarches.
Des objectifs de formation
En pratique, Flavie Gobin a rencontré deux fois Damien et Xavier. « Le premier rendez-vous a permis de définir et de rédiger un plan de formation avec des objectifs à six mois ». Centré sur le débourrage et le pré-entraînement, le projet a été élargi à d’autres aspects du poste et de l’entreprise : les soins, l’alimentation, l’utilisation de certains matériels, l’entretien et le nettoyage des box.
Les procédures « sécurité » ont également été intégrées. Après un point téléphonique à mi-parcours, Flavie Gobin est revenu sur l’exploitation au terme des six mois, « pour faire le bilan ».
Une aide de 1 815 euros
Défi-Emploi est un dispositif de formation interne. En contrepartie de son engagement, l’employeur perçoit une aide forfaitaire de 1 815 euros. Plus précisément, « j’ai versé une cotisation de 1 485 € à Ocapiat qui m’a reversé 3 000 € », précise Damien Georget.
Satisfait du dispositif, il s’apprête à solliciter un second Défi-Emploi. Cette fois-ci pour Marina, 24 ans, cavalière professionnelle issue, elle aussi, de l’entraînement et recrutée au début d’avril en Tesa.
Plus de sérénité
« Le fait de définir un plan de formation avec le salarié, de l’écrire, de se donner des objectifs change beaucoup de choses dans la tête. Quand on recrute, on a tendance à bousculer les choses, on voudrait que le salarié soit immédiatement opérationnel. Défi-Emploi amène à plus de patience ! Aujourd’hui, Xavier s’implique dans l’entreprise, presque comme un second d’exploitation. C’est agréable pour un employeur et à mon sens, ce que nous avons vécu dans le cadre de Défi-Emploi y est pour quelque chose. »