« J’ai débuté mon activité de prestation de broyage et de stockage de graines en boudins il y a environ dix ans, raconte à La France AgricoleCyril Benard, salarié sur une exploitation dans la Seine-Maritime. Au bout de quelques années, j’ai fini par louer un des tracteurs de la ferme pour assurer mes services. »

Fidéliser son salarié et le laisser s’épanouir

Salarié et employeur se sont accordés pour que Cyril, désireux de monter sa propre entreprise, puisse mener à bien son projet. « C’est une solution qui peut permettre de fidéliser son salarié et de le laisser s’épanouir, le recrutement de main-d’œuvre étant toujours plus compliqué, explique-t-il. Je pense que mon employeur a eu cette réflexion, alors que mon projet initial d’installation était tombé à l’eau. »

« Au vu de mon utilisation, la location du tracteur est assez anecdotique pour la ferme, ajoute-t-il. Dans mon cas, je ne pense pas que ce soit un argument qui ait convaincu mon employeur de me laisser l’utiliser. C’est plutôt un arrangement entre nous, puisque mon activité ne justifie pas l’achat d’un tracteur. »

Combiner les deux activités

Mener ces deux activités de front demande une certaine organisation. « Il est vrai qu’il y a des périodes intenses. Ce qui a permis de mêler mon travail de salarié et mes prestations, c’est aussi que mon activité est très saisonnière. Elle se goupille bien avec les périodes un peu plus creuses sur l’exploitation. »

« Depuis trois ou quatre ans, on a trouvé un bon équilibre, estime-t-il. Il faut dire aussi qu’on a recruté de la main-d’œuvre sur l’exploitation de mon employeur. Je suis toutefois conscient d’avoir un patron très compréhensif, qui me soutient et que je connais depuis très longtemps. Ça n’aurait pas forcément été possible avec tous les employeurs. »

Raphaëlle Borget