"L’agriculture souffre d’une image plutôt négative qui colle aux métiers de l’agriculture. On a un travail d’attractivité à faire, pas sous l’angle des doléances, mais sur la réalité de ce qu’est le métier", a introduit Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, lors d'une journée sur la formation et l'emploi, organisée par le syndicat le 3 novembre 2022 à Paris.
45 à 50 % des agriculteurs auront le droit de prendre leur retraite d'ici à dix ans et près de 70 000 postes en agriculture ne sont pas pourvus, souligne le syndicat. L'attractivité du métier est un enjeu majeur pour réussir le renouvellement des générations mais aussi pour faire face à la question du recrutement en agriculture.
"On peut vouloir être agriculteur, mais on a aussi besoin de beaucoup de salariés" a confirmé Jérôme Volle, vice-président de la FNSEA en charge de l'emploi. Il existe plus de cent métiers à mettre à l'honneur en agriculture".
Poursuivre les actions
"Nous avons besoin de forces vives, de matière grise et de bras", met en avant Christiane Lambert. La FNSEA "ne part pas de rien" et a déjà mis en place des actions, de plus ou moins longue date, pour promouvoir les métiers de l'agriculture, argumente sa présidente : les journées fermes ouvertes qui existent depuis 32 ans et qui permettent à prés de 6 000 scolaires par an de visiter une ferme, ou encore plus récemment la présence de la FNSEA sur la caravane du Tour de France qui a permis de toucher plus de 8,7 millions de spectateurs.
Poursuivre la modernisation de l'enseignement agricole
"Nous travaillons au quotidien pour aller moderniser tous nos enseignements agricoles, avoir des jeunes bien formés. Il faut accompagner la montée en compétences. L’attractivité n’a de sens que si l’innovation est en première ligne", ajoute Marianne Dutoit, présidente de la commission enseignement et formation de la FNSEA.
L'innovation pédagogique "est un marqueur fort" de l'enseignement agricole, estime Benoit Bonaimé, directeur général de l’Enseignement et de la recherche au ministère de l’Agriculture, par sa transdisciplinarité, son ouverture aux autres et à l'international, et une approche par les compétences. "Nous formons et évaluons sur des capacités. [...] Il faut former les jeunes à avoir la capacité à s’adapter à un changement", argumente-t-il.