Afin de de juguler la progression de la mouche Wohlfahrtia magnifica, la Coopérative départementale agricole d’action sanitaire (CDAAS) de Haute-Vienne, en collaboration avec l’université de Limoges, GDS France, la FRGDS de Nouvelle-Aquitaine et la région Nouvelle-Aquitaine, conduit des essais en élevage pour mettre au point un répulsif. « Ce produit est testé depuis deux ans, alors que la mouche est arrivée en Haute-Vienne en 2016 », explique Julien Bonnet, chercheur biologiste à la CDAAS. À cette époque, quatre communes proches du foyer de la Vienne étaient concernées. « Nous pensions alors que si nous parvenions à traiter les foyers existants, il serait possible de maîtriser la progression de l’insecte, poursuit-il. Mais dès 2017, le nombre de communes où était signalée la mouche avait explosé. Son éradication s’est révélée impossible. » Les chercheurs s’orientent alors vers une méthode de prévention et la mise en place d’un programme de recherche concernant un répulsif.
Produit à base d’huiles essentielles
« Ce produit est élaboré à partir d’huiles essentielles », déclare Julien Bonnet. Notre but est de couper le cycle de l’insecte en l’empêchant de déposer ses larves sur l’animal. Concrètement, le répulsif est appliqué sur la toison des brebis. « Les essais conduits en 2019 ont révélé une efficacité significative du produit, indique le chercheur. Ce n’est pas la panacée, quelques cas de myiases apparaissent sur le lot traité, mais leur nombre reste limité. » Les principales zones de ponte de Wohlfahrtia magnifica sont observées sur les pieds, à la suite de lésions, c’est pourquoi la recherche continue pour élaborer un pédiluve sec. Cette présentation est privilégiée, car l’humidité est favorable à l’échauffement et à l’apparition de plaies sur les pieds. Le produit est en cours d’évaluation en 2020.
« Traquer et soigner toutes les plaies chez les animaux reste une stratégie essentielle pour éviter la pathologie », insiste Julien Bonnet.
M.-F. Malterre
(1) Ses larves provoquent des douleurs intenses aux animaux. Elles pénètrent dans les chairs. Le suivi quotidien est un casse-tête pour les éleveurs.