, envoyée aux journalistes et aux élus le 4 février 2019, il résume ainsi en quelques mots sa vision des producteurs : « Nos agriculteurs sont essentiels, car se sont eux qui nous nourrissent ». Cet appel semble avoir trouvé de l’écoute dans tout l’hémicycle : plusieurs dizaines de députés de tous les bords auraient signé la tribune à leur tour.

 

Un débat honnête sur la filière viande

Après la mobilisation du député contre le plan loup, ou encore la démission d’Orange dans les campagnes, cette nouvelle tribune dénonce, entre autres, les « actions violentes des militants antispécistes ». Pierre Morel-A-Lhuissier déplore ainsi la lenteur de l’action pénale envers ces associations, autant que la vision déformée qu’elles offrent du secteur de l’élevage.

 

« Il y a eu des dérapages dans certains abattoirs, souligne le député contacté par la France Agricole, mais lors de la commission d’enquête à laquelle j’ai participé, nous nous sommes vite rendu compte que la situation n’est pas aussi dramatique que certaines associations ne la dépeignent. » Pierre Morel-A-Lhuissier aimerait d’ailleurs comprendre un peu mieux le fonctionnement de ces associations.

 

« J’ai posé des questions à L214 concernant leur financement, et je n’ai pas eu de réponse. Qui tire les manettes ? Y a-t-il derrière tout cela quelque chose d’inavouable ? Je veux bien qu’on fasse attention sur les pratiques, les abattoirs, ou même les intrants, mais ceux qui dénoncent doivent être eux aussi transparents. »

Plaidoyer pour la ruralité

Si Michel Houellebecq a plaidé pour éleveurs, c’est pour toute la ruralité que Pierre Morel-A-Lhuissier a écrit ce texte. « Nous avons de la chance d’avoir des agriculteurs, il faut les préserver. Et je ne serais pas contre que ceci se monnaye. ».

 

Le sujet est absent de la tribune, mais le paiement des services rendus par les agriculteurs, comme l’entretien des paysages ou des chemins ruraux, est l’une des idées du député. « Il faudrait peut-être leur donner, ose-t-il lancer, une indemnisation de préservation du territoire ». Un dispositif qui viendrait éventuellement en supplément des aides européennes.

 

Quel effet peut-on attendre de cette tribune ? « Nous organiserons un débat dans le cadre de l’initiative gouvernementale dans les 10 jours qui viennent, et j’aurai certainement la chance d’accéder ensuite au président et à son entourage. » Car Emmanuel Macron, comme sa majorité, semble partager les constats de Pierre Morel-A-Lhuissier. « Le président a déjà ouvert une révision de la loi Notre, et c’était l’une proposition des maires ruraux dont j’ai fait partie. »