«Sauter est plus efficace que voler », affirme Fred Miller, l’ingénieur fondateur de la start-up HayBeeSee, basée à Londres. Son objectif était de trouver une alternative économique et plus autonome au drone pour la surveillance des cultures. Fred Miller a donc eu l’idée de reproduire le déplacement d’une sauterelle pour parcourir les parcelles.

Une conception hybride

Pour se déplacer rapidement d’un point à l’autre et se maintenir en l’air assez longtemps afin de procéder à l’analyse de la culture, le CropHopper est équipé de trois jambes de propulsion en fibre de carbone, quatre pieds de support et quatre paires de pales de drone. Les jambes du robot sont mises en tension et arquées par un dispositif électrique similaire à celui d’un lève-vitre dans l’automobile. Lorsque la tension est relâchée, elles reprennent leur forme initiale et propulsent l’engin en l’air. Quand il a réalisé la moitié de son saut, les pales s’engagent afin d’augmenter la distance parcourue et d’atténuer le choc de l’atterrissage. Le robot effectue les prises de vues le plus près possible de la culture.

 

La caméra identifie le type d’adventices et les quantifie. L’information peut ensuite être utilisée pour du traitement localisé. © HayBeeSee
La caméra identifie le type d’adventices et les quantifie. L’information peut ensuite être utilisée pour du traitement localisé. © HayBeeSee

 

Traitement localisé

Le CropHopper peut travailler de façon autonome, avec un minimum de supervision. Il couvre un quadrillage de points espacés de 10 mètres dans la parcelle et fait un bond toutes les 4 secondes.

Contrairement à un drone quadcopter, qui nécessite un changement de batteries toutes les 20 à 30 minutes, il peut couvrir 70 hectares dans la journée avec seulement deux ou trois batteries. Il ne pèse que 3 kg, ce qui lui permet de se poser dans des cultures à un stade avancé sans les endommager.

Il peut être dérobé facilement. HayBeeSee l’a donc équipé d’une alarme et d’un système de détection des interférences. En cas d’anomalie, il avertit son propriétaire et se sauve en sautant.

Le CropHopper récolte et envoie des informations sur les adventices (nombre et type), les insectes (nombre et identification) ainsi que la densité de levée. Les observations sont géolocalisées sur le plan de la parcelle, ce qui constitue une base pour établir une carte de traitement­ localisé. Actuellement, HayBeeSee­ travaille au montage d’une solution pour le traitement phytosanitaire localisé ainsi que la destruction mécanique­ d’adventices, par exemple au moyen d’une mini-houe rotative embarquée­ sur le robot.

Le coût actuel de l’utilisation du CropHopper­ est de 15 €/ha.Corinne Le Gall