Alors que le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a pris samedi 27 septembre 2025 des mesures de soutien à la descente d’estive entravée des bovins en zone réglementée face à la DNC, la Confédération paysanne n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué diffusé le 29 septembre, elle juge que « l’État propose de fausses solutions et persiste à justifier les mesures prises, alors qu’elles se révèlent inefficaces sur le terrain ».

Après la vague de froid survenue la semaine passée, les conditions météorologiques dans les estives situées en zones réglementées, souvent en altitude, ne sont plus tenables pour les quelque 4 000 bovins concernés dans les départements des Savoies, de l’Isère et de l’Ain. Ces animaux auraient dû redescendre à la fin de l’été, mais les éleveurs propriétaires sont souvent en zone indemne et de ce fait soumis aux restrictions strictes de circulation mises en place après la détection des foyers de DNC, depuis le 29 juin.

« Une maigre incitation financière »

« L’interdiction absolue de sortir des animaux vers la zone indemne génère des situations catastrophiques, déplore la Confédération paysanne. Alors que le nombre d’animaux à héberger et les énergies déployées par les paysans et paysannes pour trouver des solutions sont énormes, le ministère n’a annoncé que l’ouverture des lycées agricoles et une maigre incitation financière. »

Parmi ses mesures d’urgence, le ministère a en effet proposé, à compter du 22 septembre, « une aide financière à destination des éleveurs de la zone réglementée acceptant de prendre en pension des bovins en descente d’estive contrainte ».

Alerte sur le vêlage et les broutards

Le syndicat s’alarme tout particulièrement de la situation de « plus de 2 000 génisses et vaches en estive [qui] ont commencé à vêler ou s’en approchent, sous la neige, sans herbe ». Sur ce point, le ministère avait décidé de mobiliser « des places d’accueil d’urgence pour des génisses, mais aussi des vaches laitières […] dans les établissements de formation agricole publics et privés du secteur ».

Aussi, la Confédération paysanne rappelle que « plusieurs milliers de veaux et de broutards coincés dans les fermes auraient dû partir dans des fermes d’engraissement en zone indemne, [ce qui] génère une charge de travail devenue insupportable pour les éleveurs ».

Contournement des mesures

Pour le syndicat, après l’apparition d’un nouveau foyer dans le Rhône le 18 septembre, la stratégie de l’État visant à restreindre au maximum les mouvements depuis les zones « contaminées » et à abattre systématiquement la totalité des élevages concernés par les foyers, montre encore une fois « ses failles ». Selon lui, cet été, la peur de l’abattage total a même « conduit plusieurs éleveurs à transporter des animaux à l’abri des regards, prenant le risque de propager la maladie ».

La Confédération paysanne appelle enfin à suivre les solutions qu’elle propose, comme « la levée des restrictions de la zone réglementée commune par commune » ou encore « l’instauration de dérogations à l’interdiction de mouvement pour les animaux testés et vaccinés avec garanties à l’arrivée ».