Face à une surpopulation avérée de sangliers, la chambre d’agriculture de la Dordogne avec l’aide d’agriculteurs a mené une expérimentation de piégeage durant trois ans. Des négociations avec les services de l’État et les chasseurs ont abouti au classement du sanglier en espèce nuisible, ouvrant des possibilités de le détruire du 1er avril au 15 août, et à la légalisation du piégeage par les agriculteurs.
Un complément à la chasse
« L’objectif est de travailler sur des moyens complémentaires à la chasse pour prélever davantage de sangliers. Les pièges sont installés du 1er avril au 30 juin, sur la période de non-chasse », précise Yannick Frances, éleveur et élu à la chambre d’agriculture.
De 2021 à 2023, quinze exploitants se sont portés volontaires pour tester le dispositif en proximité directe de parcelles subissant des dégâts. « D’année en année, les dégâts aux cultures et aux prairies s’aggravent, a témoigné Laurent Dufour, éleveur à Fraisse, lors d’une conférence de presse organisée le 28 mars 2024. J’ai démarré l’expérimentation en 2022 et j’ai constaté une nette amélioration au moment du piégeage. »
Sur ses terres, Laurent Dufour a mis en place un système de filet qui coûte environ 1 100 euros HT. Il a planté des poteaux de deux mètres de hauteur, sur un cercle de 10 mètres de diamètre. Appâté par du maïs, le sanglier soulève le filet qui est rabattu sur ses pattes et l’emprisonne. En phase expérimentale, la chambre d’agriculture a acquis les pièges. Ce sera ensuite à la charge des agriculteurs, mais des aides sont à l’étude.
En 2023, une trentaine de sangliers ont été prélevés ainsi dans le département. Cette pratique du piégeage est pérennisée à partir du 1er avril dans 97 communes de la Dordogne. Seules les personnes formées et situées dans une zone noire, grise ou impactée par la tuberculose bovine, sont autorisées à piéger. L’abattage de l’animal se fait par une personne agréée.