« Je vais être présent à vos côtés », a affirmé Didier Guillaume devant la filière des huiles et des protéines végétales, le 29 novembre aux Rencontres Oleopro. Compétitivité à l’international, Pac, fiscalité des biocarburants : les positions du ministre étaient attendues par l’interprofession. Le ministre de l’Agriculture a salué une filière forte ayant des demandes « fermes et cohérentes ».

« Nous avons besoin d’un ambassadeur de choc. Les projets ne manquent pas mais nous avons besoin de soutien » : dans un discours introductif, Arnaud Rousseau, président de la Fop, a appelé le ministre à faire preuve de cohérence et de courage.

Fiscalité des biocarburants

L’interprofession demande la mise en place de plusieurs mesures de soutien aux biocarburants (1) dans le cadre du projet de loi de finances pour 2019. « Nous allons regarder le sujet de la fiscalité », a assuré le ministre. Pas pour 2019 a priori, les négociations se terminant dans une poignée de jours.

Didier Guillaume a salué les bonnes performances de la filière du colza et a reconnu une « concurrence déloyale croissante de l’huile de palme sur les marchés internationaux ». Il a appelé à rester vigilant sur les sujets de changement d’affectation des sols.

Pour une Pac qui rémunère

Au sujet de la Pac, Didier Guillaume a réaffirmé sa volonté de défendre une vision européenne, sans diminution de budget. Il veut, par là, défendre une agriculture « productive, qui exporte et qui rémunère ».

Il salue les efforts réalisés par l’interprofession pour la diversification et la culture des légumineuses, dans sa volonté de réduire la dépendance aux importations de soja et de fertilisants. Il a affirmé que concernant le plan protéines à Bruxelles, « la France sera un partenaire déterminé et exigeant ».

« Le bouclier contre l’agribashing »

Le ministre s’est également prononcé sur d’autres sujets agricoles plus larges. Évoquant le lancement de la plateforme glyphosate sous plusieurs sifflets mécontents de l’audience, il souligne une transition nécessaire. Il estime qu’elle ne devrait pas être perçue comme un outil négatif, ne dénonçant aucun agriculteur. Il a réaffirmé qu’il n’y aurait pas d’arrêt sans solution alternative.

« Je serai le bouclier contre l’agribashing devant les agriculteurs », a affirmé le ministre en évoquant la nécessité de réconcilier les agriculteurs avec les citoyens. « Il est interdit de brûler un abattoir, il est interdit de traiter les paysans d’empoisonneur, il est interdit de toujours chercher un bouc émissaire », a-t-il martelé.

Hélène Parisot

(1) Suramortissement du B100 pour les transporteurs ; –0,02 € sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) du B10 ; incorporation de biocarburant dans le fioul domestique à hauteur de 30 %.