Le parc naturel régional de la Chartreuse, entre Isère et Savoie, est composé à 60 % de forêt. Beaucoup d’épicéas ou de sapins, souvent très hauts. Les quelque 340 sylviculteurs du coin proposent ainsi des bois solides utilisés principalement en construction.
Pour de la charpente et des ossatures
Dès le XVIIe siècle, la Marine royale le choisit pour ses mâts. Aujourd’hui, il s’agit essentiellement de charpentes ou autres ossatures, proposées par une minuscule filière qui peine à faire le poids face aux bois importés et au bois lamellé-collé.
« On souhaite que les gens qui viennent se promener en forêt imaginent que leurs maisons puissent être fabriquées en bois de Chartreuse, un bois qui a du sens », explique Jeanne-Véronique Davesne, la coordinatrice du comité interprofessionnel Bois de Chartreuse.
Car ici pas de plantation, la forêt se régénère naturellement, notamment grâce à des coupes choisies. Les pentes ne sont pas mécanisables, énumère la coordinatrice qui souhaite valoriser une filière « de l’arbre à la construction » sur le modèle du « champ à l’assiette ».
134 communes concernées
L’AOC s’étend sur 134 communes des deux départements, avec des forêts situées à au moins 600 mètres d’altitude. Elle regroupe 407 acteurs (sylviculteurs, scieurs, communes et l’Office national des forêts).
Il s’agit de la première aire géographique de production de bois à être protégée de cette façon. Et la première AOC non alimentaire si l’on exclut le foin de Crau. Le bois du Jura a déjà formulé une demande similaire.
Les produits manufacturés peuvent eux bénéficier depuis peu d’une « indication Géographique » (IG). Il y en a seulement trois à ce jour : comme la porcelaine de Limoges, le granit de Bretagne ou les sièges de Liffol (Vosges).