Fortement relayé par les médias, ce rapport est présenté comme représentatif des produits que peuvent trouver les consommateurs français. Il repose sur les données de la DGCCRF (1) provenant des plans de surveillance des fruits et légumes conventionnels sur la période de 2012 à 2016, que l’ONG a compilés. Il porte sur 19 fruits et 33 légumes et n’inclut pas les produits bio « par manque de données ». Les analyses sont faites sur denrées entières, avec la peau.

Comme à son habitude, Générations Futures dénonce la présence de résidus quantifiés (soit au-dessus de 0,01 mg/L) dans 72,6 % des échantillons analysés pour les fruits, 41,1 % des légumes. Mais, en moyenne, seul 2,7 % des fruits et 3,5 % des légumes dépassent les limites maximales de résidus (LMR). Ces LMR sont fixées par l’Union européenne pour chaque couple matière active/denrée alimentaire. Générations Futures évoque en particulier le cas des cerises, des mangues, des papayes, du céleri-branche et des herbes fraîches.

Des données peu segmentées

« Ces chiffres ont leurs limites », reconnaît François Veillerette, admetant qu’il aurait été intéressant de pouvoir distinguer la production française des produits importés. « On sait que globalement, il y a un peu plus de problèmes sur certaines filières d’importation, surveillées par la DGCCRF, que sur les filières françaises ou européennes. La DGCCRF aurait besoin de plus de moyens pour pouvoir segmenter les analyses. »

« Détection ne veut pas dire danger »

Les professionnels n’ont pas tardé à réagir. L’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) « déplore une nouvelle fois la communication anxiogène de l’association » et insiste sur le fait que « les méthodes analytiques permettent aujourd’hui des niveaux de détection infinitésimaux, et donc que détection ne veut pas dire danger ».

De son côté, le collectif « Sauvons les fruits et légumes de France » rapelle que « les producteurs français fournissent chaque jour aux consommateurs des fruits bons et parfaitement sains, et sans doute parmi les meilleurs de l’espace européen ».

Pour la Coordination rurale, ce rapport « ne découvre rien et pourtant répand des insinuations et des psychoses, chez les consommateurs, qui peuvent avoir de graves conséquences sur les agriculteurs ». Le syndicat « n’accepte pas ces méthodes manipulatrices » et souligne que les résidus « persistent en quantités minimes et infinitésimales mais toujours bien en deçà des normes protégeant les consommateurs. »

H.P.

(1) Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.