L’Association française des biotechnologies végétales (AFBV), une association animée principalement par des scientifiques, interpelle dans un communiqué de presse daté du 19 février 2018 le gouvernement au sujet de son plan de réduire de 50 % l’utilisation des produits phytosanitaires par les agriculteurs.
Le gouvernement a engagé une consultation des organisations agricoles pour élaborer son plan de réduction des utilisations de produits phytopharmaceutiques. Pour l’AFBV, qui vient d’envoyer sa contribution, il n’est pas réaliste d’envisager une agriculture sans traitement de protection des plantes, même pour l’agriculture biologique. Par contre, il est possible de réduire de façon significative ces utilisations grâce aux techniques alternatives existantes et avec des changements de pratiques.
Miser sur le progrès génétique
L’AFBV explique : « L’objectif annoncé de réduire de 50 % ces utilisations en 2025 ne sera pas atteint avec les seules démarches agroécologiques. Pour faire ce grand pas supplémentaire, les agriculteurs, quel que soit leur modèle agricole, conventionnel ou biologique, devront compter en plus sur une meilleure résistance génétique des plantes aux maladies et aux prédateurs de toutes sortes. »
« Miser sur le progrès génétique est encore plus pertinent aujourd’hui avec les perspectives offertes par les nouvelles technologies comme l’édition de gènes, appuie encore l’AFBV. Celles-ci, plus précises et plus rapides, ouvrent de nouvelles opportunités d’améliorations des plantes comme la lutte contre les virus, les bactéries, les champignons et autres agresseurs. C’est pourquoi renoncer à utiliser ces nouvelles technologies pour créer des plantes résistantes génétiquement aux maladies et aux prédateurs serait une aberration écologique et économique. »
Pour que notre agriculture puisse devenir moins dépendante aux produits phytopharmaceutiques, l’AFBV invite le gouvernement à être « cohérent et courageux » : « Qu’il ose permettre à notre recherche d’utiliser les outils les plus avancés et qu’il lui donne les moyens financiers et les sécurités juridiques dont elle a besoin pour jouer pleinement son rôle dans ce processus de transformation profonde de notre agriculture. »