La production de pommes de terre de consommation dans le Nord-Ouest européen devrait se situer entre 23,5 et 24 millions de tonnes (Mt), estime le NEPG dans un communiqué paru le 18 septembre 2019. Soit une baisse de 18 % par rapport à l’an dernier et de 8 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

La sécheresse plombe les rendements

Pourtant, les surfaces ont progressé de 8,4 % depuis cinq ans. Mais la « sécheresse extrême et les températures caniculaires sur toute l’Europe du Nord-Ouest » ont affecté le rendement brut moyen, qui devrait se situer entre 40 et 41 t/ha dans les cinq principaux pays producteurs (France, Allemagne, Belgique, Grande-Bretagne, Pays-Bas). Le NEPG prévient toutefois que la récolte britannique reste encore difficile à estimer, « la récolte principale ayant à peine commencé ».

Craintes pour la conservation

Au-delà des faibles rendements, les pays producteurs font état de problèmes de qualité avec des repousses au champ. Ce qui pourrait poser un problème pour la conservation des tubercules. « Ces dernières semaines, ces secondes générations ont provoqué une baisse des teneurs en matière sèche, ce qui soulève des questions pour la qualité des récoltes et leur aptitude à la conservation », confirme le NEPG.

Le NEPG insiste donc fortement sur le fait que « c’est le rendement net qui sera prépondérant pour le déroulement de la saison de commercialisation. Mais à l’heure actuelle, il est trop tôt pour le déterminer puisque la plupart des pommes de terre sont encore en terre. Des pertes de 5 à 10 % sont réalistes sur le continent. »

Si les prix actuels sont élevés, la plupart des producteurs n’en bénéficieront pas « puisque la majeure partie des pommes de terre sont contractées et que la quantité de tonnes “au-dessus” des contrats sera limitée. Dans de nombreux cas, il n’y aura d’ailleurs pas de tonnes supplémentaires aux volumes contractés. »

Assouplissement des normes de qualité

Face à ces problèmes de qualité, certains industriels ont déjà assoupli leurs normes, révèle le NEPG. « On signale déjà aussi que des pommes de terre destinées au marché du frais ou à la fécule (pas en France pour la fécule) sont orientées vers les lignes de frites. »

Par ailleurs, dans de nombreuses régions du NEPG, « les arrachages pour mise en stockage ont été retardés à cause des conditions trop sèches au champ, et certaines lignes de transformation ont manqué de matière première durant quelques heures ou quelques jours. »

I.E.

(1) Groupe des cinq principaux pays producteurs de pommes de terre du Nord-Ouest européen.