L’Union européenne voit ainsi sa production ramenée à 145 millions de tonnes (Mt) contre 149,4 Mt le mois dernier. La Russie, sans surprise, voit sa production encore amputée de 1,5 Mt, à 67 Mt, en raison de la sécheresse, alors que l’Ukraine voit également sa récolte légèrement revue à la baisse de 1 Mt, à 25,5 Mt. La production des États-Unis est réévaluée à 51,2 Mt, contre 49,7 Mt, mais en raison d’une hausse des surfaces de culture.
Hausse rapide des cours du blé
Résultat, les stocks mondiaux de fin de campagne sont nettement revus à la baisse, à 260,9 Mt, contre 266,1 Mt en juin, malgré une légère baisse des exportations. Ces nouvelles projections semblent avoir dépassé les attentes du marché, qui voyaient les cours de l’épi de blé grimper quelques minutes après en avoir pris connaissance, la tonne de blé grimpant de 2,25 euros à près de 3 euros, selon les échéances.
« C’est clairement un élément de soutien. Avec cette baisse de production chez les grands exportateurs, leurs stocks se replieraient à 53 Mt, ce qui serait un plus bas depuis 2012 et une baisse de 17 Mt par rapport à l’an dernier », commentait Alexandre Boy, analyste en chef du cabinet Agritel. Selon lui, cette donnée, si elle se vérifiait, serait de nature à soutenir les cours du blé à long terme.
Maïs : soutien aux exportations américaines
Les stocks de maïs étaient également revus en baisse de 2,7 Mt, à 152 Mt, malgré une production revue à la hausse aux États-Unis, premier producteur mondial, et cela à cause d’une révision des surfaces. Des réductions de production au Brésil et en Russie sont « deux éléments qui vont contribuer à soutenir les exportations américaines », et à soutenir les cours, selon M. Boy. La tonne de maïs était d’ailleurs légèrement dans le vert en fin de journée.
USA : explosion des stocks de soja
Conséquence de la guerre commerciale qui met aux prises Chine et États-Unis, les stocks de fin de campagne en soja explosent à 98,2 Mt (+11,2 Mt) dans les nouvelles prévisions, résultat notamment d’une lourde chute des exportations américaines à 55,5 Mt (–6,8 Mt) et, logiquement, d’une forte baisse des importations chinoises. Ce chiffre d’exportations américaines « paraît assez cohérent, vu le contexte politique actuel », estimait Alexandre Boy, pour qui cette baisse était déjà en partie intégrée par le marché des matières premières de Chicago, où le prix du soja était déjà très bas.
La graine de colza était en hausse sur Euronext, certains opérateurs tablant sur un report de la Chine vers cet oléagineux pour le substituer en partie à ses importations de soja.