« Si quelqu’un pense qu’un produit de biocontrôle peut se substituer à un produit de synthèse, il fait erreur, a rappelé d’emblée Christian Huyghe, directeur scientifique de l’Inra, le vendredi 6 juillet. Il faut jouer la complémentarité et intégrer ces solutions dans le cadre d’une stratégie de contrôle globale. »
Compter 20 ans entre l’idée et l’utilisation
Pour rappel, les produits de biocontrôle sont classés en quatre catégories : les macro-organismes (insectes, nématodes, acariens…), les micro-organismes (virus, bactéries, champignons…), les médiateurs chimiques tels que les phéromones et enfin, les substances naturelles d’origine minérale, végétale ou animale. L’Inra travaille sur ces solutions depuis plusieurs décennies et depuis trois ans, un consortium Biocontrôle regroupant 48 membres publics, privés et associatifs a été créé. Mais « le pas de temps moyen entre une idée et la mise sur le marché de la solution est de 19 à 20 ans », précise Christian Huyghe.
Les coûts baisseront
« Ce secteur est en forte croissance, nous allons vers une augmentation énorme des solutions avec des coûts pour l’agriculteur qui devraient baisser. Mais nous allons également vers des solutions plus complexes, il faut donc prévoir des formations et un accompagnement des agriculteurs à leur utilisation et à leur intégration dans un système global. Par ailleurs, si l’objectif est de développer le biocontrôle, il faut également faire en sorte de baisser la pression de bioagresseurs », appuie Christian Huyghe.
« Développer des paysages qui permettent d’abaisser à grande échelle les populations de bioagresseurs constitue une piste intéressante dans laquelle nous investissons beaucoup depuis une quinzaine d’années », a précisé Christian Lannou, chef du département de la santé des plantes et de l’environnement à l’Inra.
De 5 à 15 % d’ici à 2025
Sur une valeur de marché de la protection des plantes de 2 milliards d’euros, le marché du biocontrôle compte pour environ 5 % en France en 2016. L’objectif de l’IBMA (Association française des entreprises de produits de biocontrôle) est d’atteindre 15 % d’ici à 2025.