« Les agriculteurs de certains pays d’Europe centrale et du Nord (Estonie, Lettonie, Lituanie, Danemark, Suède, Pologne, Allemagne et Finlande) ont été frappés de plein fouet par une grave sécheresse qui atteint des proportions catastrophiques. Alors que certains pays du Sud (péninsule Ibérique, Italie, France) ont connu des inondations. Nous prévoyons donc une baisse d’environ 6 % de la récolte céréalière de l’Union européenne par rapport à 2017, pour un total de 273,8 millions de tonnes », fait savoir Max Schulman, président du groupe de travail « Céréales » du Copa-Cogeca, dans un communiqué publié le 2 juillet 2018.

« Pour le blé tendre, une réduction de 2,2 % de la surface est prévue car les prix restent inférieurs aux coûts de production et les agriculteurs continuent d’être touchés par le ciseau des prix », ajoute Max Schulman. Le syndicat européen estime la baisse de production du blé tendre à 8,3 % par rapport à 2017, à 131 Mt.

Oléagineux : des craintes pour les biocarburants

La production d’oléagineux dans l’Union européenne est également prévue en baisse de 6 % (2 millions de tonnes de moins), par rapport à l’année dernière, avec une récolte estimée à 31,5 millions de tonnes.

« Nous sommes préoccupés par le remplacement des biocarburants issus de cultures agricoles de l’Union européenne par des importations d’huile de palme et de biodiesel, indique Arnaud Rousseau, président du groupe de travail en charge des graines oléagineuses au Copa-Cogeca. Les biocarburants à base de cultures agricoles de l’Union européenne qui génèrent un coproduit riche en protéines pour l’alimentation animale doivent être encouragés par rapport à l’huile de palme dans l’UE. En outre, nous demandons à la Commission de mettre en œuvre d’urgence le droit compensateur sur les importations de biodiesel en provenance d’Argentine. »

Protéagineux : les SIE en cause

Concernant les protéagineux, le syndicat estime que la baisse de surfaces (–5 %, soit 105 000 ha) par rapport à 2017 est due à l’interdiction d’utiliser des produits phytosanitaires sur les surfaces d’intérêt écologique (SIE), une mesure « qui nous déçoit beaucoup », selon Arnaud Rousseau.

Afin de soutenir les agriculteurs ayant souffert des conditions climatiques, le Copa-Cogeca demande à la Commission européenne « un paiement anticipé pour aider les agriculteurs à rester à flot », et appelle les États membres « à mettre pleinement en œuvre les outils de gestion des risques climatiques ».

A.M.