Le recours a été introduit par l’association Défense et Promotion des cinq communes du plateau de Buchy contre l’arrêté signé le 21 juin 2017 par la préfète de la Seine-Maritime, Fabienne Buccio. Cet arrêté autorise la société Odièvre, filiale du groupe coopératif Cap Seine, à stocker jusqu’à 4 150 tonnes de produits phytosanitaires, soit un volume de 60 700 m³, sur une surface de 6 430 m² à Vieux Manoir, site classé Seveso.

Une association d’opposants

Assisté de l’avocat parisien Benoist Busson, les opposants au projet pointent notamment des insuffisances de l’étude d’impact et de danger, le risque d’un effet domino en cas d’accident ou encore la violation de certaines prescriptions du plan local d’urbanisme (PLU), notamment le fait que le projet « risque d’engendrer des incommodités pour le voisinage au regard de l’impact sur la circulation ainsi que du bruit ».

Le 9 avril, les élus écologistes au conseil régional de la Normandie avaient considéré que ce projet faisait « courir des risques à la santé des riverains et des habitants de la Métropole ». Un document du bureau de recherche minière et géologique (BRGM) rendu public au début de 2018 évoquait un risque « a priori élevé » pour « l’alimentation en eau potable […] notamment au niveau de la Métropole Rouen Normandie ».

Sollicité pour réagir au dépôt de ce recours, le groupe Cap Seine n’a pas donné suite. Selon la préfecture, l’ARS (1) a donné un avis favorable au projet. Avec ce nouvel établissement classé Seveso haut, « le risque est moindre » qu’avec des produits actuellement « disséminés sur une multitude de sites » classés Seveso bas, car les normes y sont plus strictes, ajoute Yvan Cordier, secrétaire général de la préfecture de la Seine-Maritime.

AFP

(1) Agence régionale de santé