Dans le cadre de la révision de la directive européenne sur les énergies renouvelables (RED II), le projet de la Commission européenne est jugé insatisfaisant par Terres Univia, l’interprofession française des huiles et protéines végétales.
Derrière les biocarburants, « c’est la pérennité même des filières françaises de colza et de protéines végétales qui est en jeu », estime l’interprofession dans un communiqué paru ce jour. Sans ce débouché, les agriculteurs pourraient « être découragés de poursuivre cette culture ». Terres Univia appelle donc tous les acteurs à se mobiliser pour « préserver les 1 500 000 ha de colza cultivés en France ».
Distinguer les filières de production de biocarburants
L’interprofession souhaite que la Commission fasse une distinction entre les filières d’approvisionnement en biocarburant, de manière à ce que les spécificités de la filière du colza puissent être valorisées. Elle rappelle que le biodiesel français issu du colza permet « de fournir […] des tourteaux de qualité », et d’en limiter les importations (1) en France.
La filière met aussi en avant ses atouts environnementaux – en termes de « biodiversité, gaz à effet de serre, captation d’azote »… se démarquant ainsi de la filière de l’huile de palme, sa principale concurrente sur le marché des biocarburants. D’une part, la valorisation de l’huile de palme « ne permet pas de produire de protéines végétales » et, d’autre part, sa production a des « effets désastreux pour l’environnement, notamment la déforestation, dans les pays producteurs », note Terres Univia. Elle estime par ailleurs « déloyales sur le plan économique » les importations de cette huile.
Contraindre le secteur des transports à utiliser des biocarburants
Dans la même ligne que la FNSEA et le Syndicat des énergies renouvelables (SER), Terres Univia souhaite que le secteur des transports soit toujours contraint à incorporer des énergies renouvelables dans ses activités. À l’image des engagements pris en France : « Le maintien de l’objectif actuel de 7 % d’incorporation est conforme à la loi sur la transition énergétique votée en 2016 par le Parlement français », rappelle Terres Univia.
(1) « En 20 ans, la France a réduit de moitié ses importations grâce au développement de la filière française du biodiesel », indique Terres Univia dans son communiqué.