Dans son bulletin du 26 juin 2017, l’observatoire Mars des ressources agricoles de la Commission européenne revient sur les estimations de rendements des cultures après analyse des conditions météorologiques de la période allant du 1er mai au 22 juin 2017. En France, les conditions de mai (sec) et juin (chaud) ont été défavorables, tant pour les cultures d’hiver que pour celles de printemps, qui sont actuellement au stade de remplissage des grains.
Révision à la baisse en France
Les prévisions de rendements de l’observatoire européen sont révisées à la baisse pour toutes les cultures dans l’Hexagone :
- Le rendement moyen en blé tendre serait 4,2 % plus bas qu’en mai dernier, à 67,7 q/ha. C’est 26 % de plus qu’en 2016, mais moins que la moyenne quinquennale (70,7 q/ha).
- Celui du colza subit une coupe du même ordre (–4,4 %), avec 32,1 q/ha, sous la moyenne quinquennale (33,5 q/ha).
- Les rendements des orges d’hiver reculent à 61,7 q/ha (–5,9 %), sous la moyenne quinquennale aussi (65,6 q/ha). Les orges de printemps produiraient 59,4 q/ha (–3,6 % par rapport au mois dernier).
- Le blé dur serait à 33,5 q/ha (+0,7 %), au-dessous de la moyenne quinquennale (33,2 q/ha).
- Les prévisions de rendements du maïs grain tablent sur un rendement à 88,2 q/ha.
1 % de moins en Europe
Au niveau européen, les estimations de rendement de blé ont été revues à la baisse (–1 %) par rapport aux prévisions du mois dernier, à 58,6 q/ha pour le blé tendre et 33,5 q/ha pour le blé dur. Les conditions chaudes et sèches ont gêné le développement du blé dans plusieurs régions d’Europe.
La persistance des conditions chaudes et sèches pendant plusieurs semaines en Espagne a fortement impacté les céréales d’hiver. C’est le pays qui a subi des fortes températures pendant la période la plus longue entre le 1er et le 20 juin, avec 14 jours supérieurs à 30°C sur une grande partie de son territoire (voir carte ci-dessous).
Nombre de jours avec des températures supérieures à 30°C entre le 1er et le 20 juin.
Dans le Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg), la phase de remplissage du grain des céréales, et le développement des pommes de terre ont été gênés par de fortes chaleurs couplées à un déficit de pluies.
En Italie, Allemagne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Serbie, Croatie, Pologne et Lituanie, les conditions climatiques ont été exceptionnellement chaudes et/ou sèches, mais l’impact sur les cultures est à ce jour limité. Il dépendra dans la durée de ces mauvaises conditions.
Températures à venir toujours supérieures aux normales
À partir du 27 juin, une large dépression évoluera sur l’Europe et la partie centrale de la Méditerranée, favorisant l’intrusion de flux d’air plus frais en provenance de l’Atlantique. « Ces conditions favorisent aussi des instabilités atmosphériques et peuvent déclencher des orages locaux », indique le bulletin Mars.
À plus long terme (juillet, août, septembre), les prévisions météo décrivent des conditions plus chaudes que d’habitude en Europe, surtout sur le pourtour méditerranéen et en Europe de l’Ouest. Cette zone recevra probablement des précipitations plus faibles que la moyenne.