« En blé tendre, le taux d’utilisation de semences fermières est passé de 54 % en 2016 à 60 % en 2017, annonce Philippe Ribault, président de la CNDSF (1), lors du Salon de l’agriculture ce mardi 27 février 2018, après enquête auprès de trieurs à façon et d’agriculteurs. La tendance haussière s’explique par un contexte économique des exploitations de plus en plus difficile, notamment en zone intermédiaire. »
Ressemis possible
Autre avantage, hormis l’intérêt agronomique et environnemental, la logistique facilitée. « Avec le froid actuel, des dégâts seront sûrement constatés sur blés tendre et dur. Un ressemis sera peut-être nécessaire et dans ces cas où il n’y aura pas assez de semences certifiées disponibles, les semences fermières répondront présentes », assure Philippe Ribault.
La CNDSF dénonce aussi le fonctionnement du Gnis : « Les agriculteurs multiplicateurs de semences fermières et les trieurs à façon n’ont aucune possibilité de s’exprimer dans cette interprofession qui a choisi de les exclure. » Le syndicat regrette également que « des innovations comme les mélanges variétaux qui permettent de réduire l’usage des phytos et qui rencontrent un vif succès, soient ignorées par le Gnis. »
34 espèces autorisées
Aujourd’hui, la production de semences de ferme est autorisée pour 34 espèces protégées par un COV (certificat d’obtention végétale) sans autorisation de l’obtenteur en contrepartie d’une rémunération (0,7 €/tonne livrée de céréales à paille).
(1) Coordination nationale de défense de la semence fermière qui regroupe la Confédération paysanne, la Coordination rurale, le Mouvement de la défense des exploitants familiaux (Modef) et le Syndicat des trieurs à façon français.