« On est en train de recenser les alternatives qui existent et de leur donner les moyens de faire leurs preuves, indique le ministre, qui ne se rendra pas au Salon international de l’agriculture (Sia). Mais je ne suis pas buté et personne ne doit être enfermé dans une impasse : si dans un secteur particulier ou une zone géographique, certains agriculteurs ne sont pas prêts en trois ans, on envisagera des exceptions. Si on arrive à se passer du glyphosate à 95 %, on aura réussi. »
Un fonds assurantiel pour les bio
Dans les colonnes du JDD, Nicolas Hulot évoque également pour la première fois la création « d’un fonds assurantiel » destiné aux agriculteurs qui se convertissent à l’agriculture biologique, et « qui couvrirait certains risques et indemniserait les producteurs en difficulté. Mais attention : considérer que l’agriculture bio a pour vocation d’être aidée durablement, c’est considérer qu’elle ne peut pas être rentable, prévient-il. Or elle va l’être ! »
Après la décision de l’Union européenne en novembre de renouveler pour cinq ans la licence de l’herbicide, Emmanuel Macron a promis une interdiction en France « au plus tard dans trois ans ». À la de fin de janvier, Stéphane Travert a déclaré que la France allait « essayer de sortir » dans les trois ans. « Le président a rappelé que tant qu’il n’y a pas de substitution, il n’y a pas de suppression », a souligné le ministre de l’Agriculture, qui doit présenter à l’issue du Sia un « plan d’action » en la matière.
« Dialoguer loin des regards et des caméras »
Si Nicolas Hulot a décidé de ne pas se rendre au Sia, c’est parce qu’il « privilégie le dialogue direct avec les parties prenantes dans de bonnes conditions d’échange. Je préfère dialoguer loin des regards et des caméras, c’est ma méthode », explique le ministre au JDD, précisant qu’il a reçu « tous les acteurs de la filière agricole et de l’alimentation ».
Alors que les agriculteurs ont manifesté cette semaine partout en France contre l’accord de libre-échange en cours de négociations entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, Nicolas Hulot estime également qu’« en l’état, ce traité n’est pas acceptable. Il serait trop préjudiciable, notamment pour nos agriculteurs, et la France a des lignes rouges très claires. »