Les sols sableux du Roussillon, des Landes, de la Manche, des Pays de la Loire et du Centre accueillent un ennemi commun des cultures légumières : le souchet comestible, adventice au fort potentiel invasif (voir encadré). Chaque bassin de production teste des moyens de lutte, car tous sont nécessaires : « seule, aucune méthode ne permet de l’éradiquer », rappelle Bruno Pitrel, responsable de programmes d’expérimentation au Sileban, dans la Manche, où environ 30 % des surfaces sableuses du bassin de la côte Ouest sont infestées par le souchet.

Bientôt un nouvel usage en poireau

« Le schéma de lutte repose sur une base chimique, complétée par un désherbage mécanique. Ce dernier, qui ne résout pas les problèmes d’enherbement sur le rang, doit être le plus superficiel possible pour ne pas disséminer les tubercules », indique-t-il. En culture de poireau, la dérogation d’usage de l’herbicide de pré-émergence Springbok (homologué sur colza), obtenue en 2016, a été très utile pour contenir le développement du souchet. « Trouver des substances efficaces contre cette adventice, sélectives de la culture, et qui ne remettent pas trop en cause le calendrier des mises en cultures légumières du fait de leur rémanence, n’est pas aisé, indique Bruno Pitrel.

Sur carotte, par exemple, nous n’avons pas de programme herbicide permettant une maîtrise satisfaisante. » Les essais se poursuivent et incluent l’évaluation de solutions chimiques, la substitution des légumes par des cultures étouffantes (maïs, céréales à pailles) et l’exportation de tubercules avec des machines adaptées. Dans le Roussillon, ce sont la solarisation (pour « cuire » les tubercules) et l’installation d’un sorgho qui sont tentés. À l’échelle nationale, un groupe de travail, piloté par le CTIFL, se monte.