Les prix sont repartis à la baisse cette semaine pour les céréales à paille après le sursaut de la semaine dernière, sursaut déclenché par des chargements importants. Les blés français reperdent environ 2 €/t cette semaine à 158 €/t en qualité meunière et 150 €/t en qualité fourragère rendu Rouen. Du côté de l’orge fourragère, les cotations de l’ancienne récolte abandonnent aussi 2 €/t, à 136,5 €/t rendu Rouen.

Cette baisse touche les blés de l’ancienne récolte alors que les cotations de la nouvelle campagne restent stables, proches de 165 €/t rendu Rouen pour le blé meunier et le blé fourrager. En revanche, les orges brassicoles de la récolte de 2016 voient leur prix se stabiliser, voire légèrement augmenter pour l’orge d’hiver, alors que le prix des orges de printemps augmente nettement (+4 €/t à 190 €/t Fob Creil) faisant suite probablement au temps sec des premières semaines d’avril.

Des éléments de soutien à terme ?

Les évolutions divergent donc entre les prix de l’ancienne récolte qui restent sous l’impact de stocks mondiaux élevés et pâtissent cette semaine de la remontée de l’euro alors que ceux de la nouvelle campagne s’avèrent beaucoup plus sensibles aux conditions climatiques. En blé, les négociations entre la Russie et la Turquie n’avancent pas vite si bien qu’il semble que le blé russe restera banni de Turquie au moins jusqu’à la fin de la campagne en cours. Si jamais la situation ne s’éclaircissait pas pour la prochaine campagne, cela constituerait un facteur haussier important car l’Union européenne (UE) devrait continuer à servir la Turquie.

Les prix américains n’en finissent pas de dégringoler

Le blé de qualité meunière moyenne perd 9 $/t cette semaine à 175 $/t et le prix du blé HRW (qualité meunière plus élevée) chute de 3 $/t à 181 $/t. Cette évolution découle des larges stocks de fin de campagne attendus pour la fin de mai aux États-Unis mais aussi de la situation climatique qui s’est améliorée au Kansas cette semaine. Dans cet État, il n’y a plus que 8,3 % des blés en condition de sécheresse contre 8,6 % la semaine dernière et 31 % l’an dernier à la même date.

Même si cette situation contraste avec celle de l’UE (France et Espagne notamment où les conditions sèches inquiètent), c’est bien la situation des États-Unis qui l’emporte actuellement en termes d’impact sur les prix mondiaux. En mer Noire, on note des retards dans les travaux de semis à cause du froid et de chutes de neige mais les cultures d’hiver ne semblent pas affectées pour l’instant. En conséquence, cette situation a conduit à beaucoup de ventes de la part des fonds financiers cette semaine et ces ventes ont aussi pesé sur les prix.

Le maïs français résiste

Du côté du maïs, les prix ont maintenu leur accès de fermeté en France, gagnant 2 €/t Fob Rhin, à 170 €/t, et restant stables sur la façade atlantique. Cette évolution contraste avec l’effondrement qui se poursuit des prix mondiaux : –2 à 5 $/t cette semaine à cause de la compétition entre les États-Unis et l’Amérique du Sud et la lourdeur des stocks attendus en fin de campagne. Le retard des semis de maïs aux États-Unis induit par les pluies de cette semaine n’a pas eu beaucoup d’impact sur les prix. Pourquoi ? Parce que des éclaircies qui permettront une reprise des travaux, sont attendues la semaine prochaine.

Les prix des colzas se stabilisent

Tiraillés entre nouvelles haussières et baissières, le prix des colzas français est pratiquement stable sur la semaine. Au Canada, le ministère de l’Agriculture a dévoilé les résultats de son enquête auprès de ses agriculteurs. Les intentions de semis de canola s’envolent et pourraient progresser de 10 % cette année, si les conditions climatiques sont favorables.

Néanmoins, la météo vient déjà troubler les emblavements, avec un temps froid et humide sur les plaines de l’Ouest canadien, et de la neige annoncée pour les jours à venir, ce qui devrait retarder l’entrée dans les champs. Dans l’UE et dans la zone de la mer Noire, le temps est également capricieux : les températures sont très fraîches et le temps est sec depuis le début d’avril, ce qui fait craindre des pertes sur le potentiel de rendement des colzas du Vieux Continent.

Le colza remonte ainsi de 1 €/t rendu Rouen, à 393 €/t et reste stable en Fob Moselle, à 401 €/t. Sur Euronext, la cotation de l’échéance de mai frémit légèrement, +0,25 €/t cette semaine à 397,25 €/t, alors qu’au Canada, les cours du canola sur le marché à terme sont en hausse de 7 US$/t.

Avec une remontée des marges de trituration sur la fin de la campagne de 2016-2017, les graines de tournesol retrouvent cette semaine de l’intérêt aux yeux des industriels. Ainsi le prix du tournesol remonte de 5 €/t (à 355 €/t).

Retour du temps sec en Argentine

En Argentine, la récolte de soja a finalement pu recommencer ces derniers jours à la faveur d’un temps plus sec, et les travaux ont progressé de 8 points à plus de 16 % de la surface désormais récoltée. Le prix du soja est en recul sur la semaine : de 3 $/t à 348 $/t sur le marché de Chicago. Les prix des tourteaux de soja reculent même davantage, à 339 $/t (–10 $/t cette semaine).

Sur le marché français, le prix du tourteau de soja recule par conséquent de 6 €/t à Montoir (à 347 €/t). Du côté des productions animales, la principale information de la semaine porte sur le redémarrage de la production de palmipèdes dans le Sud-Ouest : les mises en places pourront recommencer à compter du 29 mai, sous conditions de suivre plusieurs mesures de biosécurité.

Le prix du pois fourrager départ Marne est inchangé cette semaine à 210 €/t.

Tallage

À suivre : conditions de semis au Canada, climat en Europe et mer Noire (colza et céréales), avancée de la récolte argentine de soja, négociations Turquie-Russie.