La rouille du blé gagne du terrain ! De nouvelles souches de rouilles noires et jaunes font leur apparition dans plusieurs régions du monde, alerte la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) dans un communiqué du 3 février 2017.

Outre la race de rouille jaune Warrior, découverte il y a quelques années et qui s’est déjà largement répandue en Europe et en Asie de l’Ouest, la race de rouille noire Ug99, présente en Afrique, se propage vers le nord et le Moyen-Orient.

Selon des rapports publiés par les membres de l’initiative internationale Borlaug contre la rouille du blé (BGRI) (1), cette race de rouille noire est actuellement présente dans 13 pays et a récemment été détectée en Égypte. Très puissante, « Ug99 peut affecter plusieurs variétés de blé cultivées dans le monde entier et ne cesse de produire de nouvelles variantes », indique la FAO.

Propagation autour de la Méditerranée

En 2016 en Sicile, une nouvelle race de rouille noire, appelée TTTTF, s’est propagée sur plusieurs milliers d’hectares de blé dur. « Sans un contrôle minutieux, cette race pourrait se répandre sur de grandes étendues le long du bassin méditerranéen », alerte la FAO. La Sicile et le Maroc ont également vu apparaître une nouvelle race de rouille jaune, non identifiée pour l’instant.

L’Éthiopie et l’Ouzbékistan luttent eux aussi contre des foyers de rouille jaune d’une nouvelle race apparue en 2016, AF2012. « L’AF2012 a d’abord été signalée en Afghanistan avant de se manifester l’année dernière dans les pays de la corne de l’Afrique, où elle a affecté des milliers d’hectares de blé », rapporte la FAO.

Collaboration internationale

« Les évaluations préliminaires sont inquiétantes, mais on ne connaît toujours pas la réelle incidence qu’auront ces nouvelles races de rouille sur les différentes variétés de blé dans les régions affectées », indique Fazil Dusunceli, phytopathologiste à la FAO.

La FAO appelle à un partage des données entre les spécialistes des instituts internationaux et des pays producteurs de blé, afin de stopper la progression de ces maladies. Des recherches approfondies, en particulier concernant la production de variétés résistantes à la rouille, ont besoin d’être soutenues. Des experts en rouille sont formés dans les pays touchés afin de renforcer la surveillance et la détection précoce des foyers.

A.M.

(1) La FAO, le Cimmyt (Centre international pour l’amélioration du maïs et du blé), l’Icarda (Centre international de recherche agricole dans les zones arides) et l’université d’Aarhus.