Réalisée par le Centre international pour l’agriculture et les biosciences (Cabi), une organisation internationale à but non lucratif basée au Royaume-Uni, cette étude avance que ces chenilles, baptisées chenilles d’automne, « pourraient se propager dans les prochaines années en Asie tropicale et en Méditerranée, devenant une menace majeure pour le commerce agricole mondial ».
Présence confirmée au Ghana
L’enquête du Cabi confirme leur présence au Ghana. Venue probablement « via les vols commerciaux directs » reliant l’Afrique à l’Amérique du Nord ou du Sud, cette espèce mange en priorité du maïs, mais peut dévorer « plus de 100 espèces de plantes différentes » comme le riz, le sorgho, la canne à sucre, le chou, la betterave, l’arachide, le soja, le millet, les tomates, et la pomme de terre.
L’analyse des chenilles prélevées dans trois régions du Ghana montre qu’il y a deux espèces qui « attaquent largement le maïs », indique Matthew Cock, chercheur du Cabi. « Une action urgente sera nécessaire pour prévenir des pertes dévastatrices pour les cultures et les moyens de subsistance des agriculteurs », a-t-il ajouté.
Réunion régionale d’urgence
Vendredi, l’Agence des Nations unies pour l’alimentation (FAO) a annoncé une recrudescence de chenilles dans le sud de l’Afrique et l’organisation d’une « réunion régionale d’urgence » pour organiser une « réponse coordonnée ». Leur présence est confirmée au Zimbabwe et les résultats de tests sont attendus au Malawi, au Mozambique, en Namibie, en Afrique du Sud et en Zambie.
En décembre, les autorités zambiennes avaient annoncé avoir fait appel à l’armée pour lutter contre une invasion de chenilles qui ravageaient les champs de maïs, aliment de base dans le pays, et menaçaient la sécurité alimentaire du pays. Selon la FAO, le pays a déjà dépensé trois millions de dollars pour contrôler la propagation de ces chenilles qui ont déjà affecté quelque 130 000 hectares de cultures.