La FDSEA du Finistère a invité ce lundi 3 octobre 2016, les élus et parlementaires finistériens pour les alerter sur la révision du cadre national régissant l’usage des produits phytosanitaires (arrêté du 12 septembre 2006). Elle déplore la faible participation des élus et parlementaires qui ont majoritairement décliné l’invitation malgré les enjeux et l’urgence des délais imposés par les ministères.

Des élus sur le terrain

Celles et ceux qui ont su se rendre disponibles ont été conviés sur l’exploitation de Gilles Morvan, au cœur des monts d’Arrée, où ils ont pu visualiser, parcellaires à l’appui, l’emprise réelle générée par ces distances allant de 5 m à 50 m. Le constat est sans appel : après déduction des 50 m sur une parcelle témoin de 4,5 hectares, il ne restera plus que 1 hectare à cultiver par l’exploitant. Au total, un quart de l’exploitation serait rayé de la surface de production.

 

Selon le syndicat, des millions d’hectares sont menacés par de nouvelles distances d’interdiction de traitements phytosanitaires, prises sans fondement en bordure des forêts, bosquets, landes, fossés… Au-delà des distances déjà réglementées en bordure des cours d’eau et plans d’eau.

4 millions d’hectares concernés

Les estimations nationales comptabiliseraient 4 millions d’hectares de surfaces impactées et 7 milliards d’euros de perte de chiffre d’affaires par an pour la ferme France ! « Sans compter les pertes d’emplois agricoles prévisibles par ricochet. Une perspective impensable et inconsciente de la part des ministères dans le contexte de crise économique du secteur agricole ! », ajoute la FDSEA du Finistère.

 

L’organisation syndicale dénonce cette nouvelle surenchère réglementaire franco-française qui ne manquera pas de créer de nouvelles distorsions de concurrence au sein d’une Europe peu, pour ne pas dire pas, harmonisée sur la règlementation des produits phytosanitaires. Le syndicat tient à rappeler aux élus et parlementaires qu’il est de leur responsabilité d’intervenir auprès des ministères (Agriculture, Environnement, Santé). « Il y va de la pérennité et de la compétitivité de l’agriculture française pour pouvoir continuer à produire et consommer français ! »