« Aujourd’hui, la récolte est de 2,3 millions de mètres cubes en France. Elle va monter en 2035 à 6 millions de mètres cubes », déclare à l’AFP Lionel Say, directeur général de la CFBL (Coopérative forestière Bourgogne Limousin). Le dirigeant de cette coopérative, qui regroupe 12 000 propriétaires forestiers, s’appuie sur une projection calculée pour les besoins d’un livre destiné à faire connaître le pin douglas, produit essentiellement dans le centre du pays (Auvergne, Limousin, Bourgogne).
La France est le premier producteur en Europe de cette essence ramenée de la côte ouest de l’Amérique du Nord au début du XXe siècle, avec 420 000 hectares (220 000 hectares en Allemagne, deuxième producteur européen). Principal atout, sa « qualité mécanique », ou solidité, notamment en extérieur : « Le cœur du douglas, qui est rouge, est résistant naturellement aux intempéries, tant et si bien qu’on peut l’utiliser à l’extérieur sans la traiter », affirme ainsi Lionel Say. Grâce à cette caractéristique qui permet notamment de construire charpentes et terrasses, il espère concurrencer le pin importé de la Pologne, qui est traité contre les intempéries.
« Valoriser l’origine France »
Il espère notamment « valoriser l’origine France » et le caractère écologique sur le haut de gamme, afin de faire connaître davantage cette essence, notamment des professionnels. « On a des architectes qui prescrivent du bois de la Scandinavie, sans savoir qu’il y a du douglas qui pourrait faire la même chose, voire mieux. » Cet arbre très productif, « qui pousse vite et grimpe haut », récolté à 45, 50 ans, est d’ores et déjà la deuxième essence de reboisement en France, après le pin maritime, selon Lionel Say.
Seul écueil notable à la progression du douglas : l’hylobe, un charançon qui attaque et mange les jeunes plants. « Aujourd’hui on utilise un produit qui sera interdit dans les deux ans », explique Lionel Say, qui avoue n’avoir « pas de solution alternative pour l’instant ».