«Avant même de réduire les doses de phytos au champ, autant commencer par limiter les pollutions au remplissage ! », lance Jean-Michel Massue, agriculteur à Treffendel, en Ille-et-Vilaine. En partant de ce constat de bon sens, les quatre associés du Gaec de la Ruelle ont décidé de faire un diagnostic Aquasite, en 2011, pour faire le point sur leur situation. Adhérent au Ceta 35 (1) depuis quinze ans, Jean-Michel est très sensibilisé au sujet.
Comment aménager les locaux en respectant les normes, calculer des volumes de capacité de rétention… Un diagnostic a été réalisé avec le technicien de la coopérative (coût de 1 000 € dont 500 € de subvention à l’époque). « Notre priorité a été d’améliorer la sécurité d’utilisation des produits phytos car jusqu’alors, nous remplissions à l’extérieur devant la porte près de l’égout des eaux pluviales », reconnaît le producteur.
Un ancien site d’exploitation de l’un des associés du Gaec a été utilisé. Il se situe au bord d’une route dans un hameau de plusieurs maisons. Pour éviter d’éventuels conflits, le choix a été fait d’implanter l’aire de remplissage à l’intérieur du bâtiment dans l’ancienne salle de traite et le local de stockage des produits phytosanitaires dans la laiterie. « L’autre avantage est d’avoir une plate-forme toujours au sec. C’est plus confortable et plus facile de récupérer les eaux pour les envoyer dans le Phytobac, le dispositif chargé de dégrader les effluents. »
Plate-forme sécurisée
Les bétons ont été cassés (2 000 €) puis refaits (3 200 €) ainsi que l’électricité (1 500 €), l’isolation et les aménagements intérieurs (500 €). « Nous avons ajouté une porte avec filet brise-vent (2 000 €), une réserve d’eau (800 €), refait de la peinture pour que le lieu soit agréable. » Le poste de remplissage est équipé d’une paillasse et d’un lavabo dont le robinet s’actionne avec une pédale. L’installation est complètement étanche. « Bien qu’équipé d’un volucompteur, en cas de débordement, les produits sont pompés et envoyés dans le Phytobac, rien ne va au fossé. Je rince les gants car tout est récupéré », explique Jean-Michel qui a joute : « On peut faire des aménagements sans trop dépenser. Dans notre cas, le coût de l’installation revient à 10 000 € mais comprend de nombreux équipements car, en tant que ferme de référence, on se doit de donner l’exemple. »
(1) Centre d’études techniques agricoles.