«L’objectif est d’observer son sol, les racines, les tassements éventuels », explique Christophe Barbot, conseiller à la chambre d’agriculture d’Alsace. Moins contraignant qu’un profil de sol, le test à la bêche ne nécessite qu’un seul équipement : une bêche, de 30 à 40 centimètres. Il est à réaliser lorsque le sol n’est ni trop sec, ni trop humide, et s’effectue en présence de racines actives, dans une culture, un couvert ou une prairie. « Le mieux est d’effectuer ce test à plusieurs endroits », précise Christophe Barbot.
La première étape est l’observation de la surface du terrain. La présence de fissures, d’agrégats et de turricules de vers de terre est un élément favorable à une bonne structure du sol. À l’inverse, un sol fermé par une croûte de battance ne permettra pas les échanges gazeux.
Vient ensuite le prélèvement de la bêchée. Il est nécessaire de dégager une petite prétranchée afin d’extraire plus facilement le bloc de terre à observer. En fonction de la difficulté avec laquelle la bêche entre dans le sol, on se rend déjà compte de l’état de compaction du terrain.
Si le bloc se sépare en plusieurs morceaux lors du prélèvement, c’est le signe d’une structure du sol dégradée.
L’observation du bloc sur la bêche permet d’apprécier l’épaisseur des différentes couches de terre (horizons) et les transitions entre elles. Une transition la plus progressive possible entre les horizons est recherchée. Grattez le bloc à l’aide d’un couteau afin d’ôter le lissage engendré par la bêche.
Prélevez ensuite à la main des mottes de terre dans les différents horizons et détachez-les avec une légère pression pour observer les agrégats, c’est-à-dire les fragments de terre. Plus ces agrégats sont poreux, ronds et fins (façon « couscous »), plus les racines pourront facilement explorer le sol. À l’inverse, des agrégats compacts, supérieurs à 2 cm de diamètre et sans porosité visible ne seront que très peu explorés par les racines.
Vérifiez le comportement des racines et leur densité. La présence de racines coudées ou rétrécies, ainsi que les zones vides de racines, peut être le témoin de sols compactés.
D’autres observations simples complètent ce test à la bêche : l’humidité de la terre (qui peut déterminer la possibilité ou non de passage d’outil), son odeur (une situation d’asphyxie du sol peut engendrer une odeur de pourriture ou de vase).