De son nom latin Aphanomyces euteiches, le pathogène est responsable de la pourriture du système racinaire, la maladie tellurique la plus préjudiciable du pois.
Peu touchés cette année, les pois de printemps avaient, en revanche, souffert des conditions humides en 2016. L’institut technique Terres Inovia souligne que les attaques d’aphanomyces peuvent conduire à des pertes importantes, jusqu’à 50 q/ha sur pois de printemps en situation fortement contaminée. Les spores de cet oomycète sont présentes dans quasiment toutes les zones de production avec des niveaux d’infestation variables. La culture d’un pois ou d’une autre espèce sensible (lentilles, certaines variétés de trèfle et de vesce) peut multiplier l’inoculum, même si celui-ci est faible au départ.
Pas de variété résistante
Le pois d’hiver semé à l’automne échappe partiellement à la maladie : les attaques ont, en effet, principalement lieu au printemps lorsque les conditions climatiques sont favorables (précipitations importantes et températures douces). Cependant, aucune variété de pois commercialisée à ce jour, que ce soit de printemps ou d’hiver, n’est résistante. Avant tout semis, il est nécessaire de réaliser un test d’évaluation du risque d’infection de la parcelle (lire encadré ci-dessous). Le champignon peut se conserver de dix à vingt ans dans le sol, donc le test doit être réalisé sur toutes les parcelles où le pois a déjà été cultivé au moins une fois dans les vingt dernières années. Si le résultat du test montre un risque trop élevé, il est alors possible de remplacer le pois par une légumineuse non sensible à l’aphanomyces, qui ne multiplie pas le pathogène. Parmi les espèces résistantes à la maladie, on trouve la féverole, le soja, le sainfoin, le lupin, le pois chiche, le fenugrec… ainsi que certaines variétés de vesce ou de trèfle. Étrangement, la luzerne, le haricot ou encore la gesse sont sensibles à l’aphanomyces en conditions contrôlées de laboratoire, mais les dégâts n’ont jamais été observés au champ. Le choix d’une légumineuse doit se faire en tenant compte de toutes les espèces et variétés présentes dans la rotation (cultures principales, couverts, dérobés, plantes compagnes, etc.).
Grâce aux programmes de sélection et aux recherches menées par l’Inra, la génétique du pois face à la résistance de l’aphanomyces est en progrès. Plusieurs régions du génome du pois contrôlant la résistance à aphanomyces ont été identifiées, donnant ainsi de l’espoir pour la création de variétés résistantes.