«On a assisté cette année à une forte augmentation du nombre de parcelles concernées par les nématodes à kystes, explique Ghislain Malatesta, responsable des régions à l’ITB (1). Trois zones sont fortement concernées. Dans l’Aisne, département déjà très touché par le parasite, de nouvelles parcelles sont atteintes et on estime que 1 250 ha supplémentaires vont enregistrer cette année des pertes de rendement supérieures à 20 %. »
« En Champagne, entre 10 et 15 % de nouveaux foyers ont été observés, en particulier dans le secteur de Châlons-en-Champagne. De même, dans le Nord, des symptômes ont été signalés dans 3 % des parcelles observées, en particulier dans d’anciens bassins betteraviers, à proximité d’anciennes sucreries, râperies ou distilleries. »
Les betteraves fanent par ronds
Les attaques de nématodes à kystes se repèrent assez bien ; les betteraves fanent par ronds dans la parcelle aux heures chaudes de la journée, pendant la période estivale. En arrachant soigneusement les plantes, on trouve des femelles blanches sur les radicelles, sous la forme de kystes d’environ 0,5 mm. « Même si ce n’est pas facile, il est encore possible actuellement de les visualiser dans les parcelles qui ne sont pas récoltées », précise Ghislain Malatesta. Les nématodes à kystes de la betterave, Heterodera schachtii, sont des vers ronds microscopiques qui vivent dans le sol. Leurs larves pénètrent dans les radicelles de betteraves. Elles sécrètent de la salive qui empêche une bonne circulation de la sève dans la radicelle et provoque sa mort. L’alimentation de la plante est perturbée, ce qui entraîne les symptômes de carence en magnésie. Ceux qui ont un doute sur la présence ou non du parasite dans leurs parcelles peuvent demander une analyse nématologique de leur sol.
« Dès que le diagnostic de la présence de ces nématodes dans une parcelle est établi, il faut avoir recours à des variétés de betteraves doubles tolérantes à la rhizomanie et aux nématodes à kystes, conseille Ghislain Malatesta. Il n’y a plus d’hésitations à avoir. La génétique a fait des progrès, ces variétés permettent d’obtenir aujourd’hui à peu près les mêmes rendements que les autres, et tous les sélectionneurs en proposent désormais. »
Il reconnaît à ces variétés une certaine sensibilité à la montée à graines, mais très légère. « Pour ceux qui sont concernés par la cercosporiose, il faut privilégier les variétés doubles tolérantes à la rhizomanie et aux nématodes et moins sensibles à cette maladie, comme Vienetta de KWS. »
(1) Institut technique de la betterave.