«Les maladies de la féverole et du pois protéagineux sont souvent confondues : si elles portent le même nom, elles présentent des symptômes et une dynamique de développement différents », rappelle Agathe Penant, de chez Terres Inovia.

Ainsi, le botrytis est la maladie la plus préjudiciable pour la féverole, en particulier celle d’hiver. Le responsable est l’espèce de champignon Botrytis fabae, alors que sur pois, il s’agit du très polyphage Botrytis cinerea, agent de la « pourriture grise », qui attaque aussi bien vignes, fraises, tomates, tournesols ou haricots.

Sur féverole, les premiers symptômes sont des petites taches (2-3 mm de diamètre) brun chocolat qui apparaissent sur les feuilles, parfois dès le début du cycle. Elles grossissent et forment des taches bien délimitées, rondes à ovales, claires, entourées d’un halo foncé (photo 1).

Parcelles sous surveillance

Lorsqu’un climat humide et doux (températures supérieures à 20-22 °C) persiste pendant plusieurs jours, les taches s’agrandissent, s’unissent et peuvent entièrement nécroser les organes attaqués, provoquant une chute prématurée des feuilles (photo 2). Les symptômes se voient également sur les tiges, qui prennent une couleur anthocyane (allant du rouge orangé au bleu pourpre). En outre, la maladie peut provoquer une « coulure » des fleurs. Contrairement au botrytis du pois, celui de la féverole ne s’attaque pas aux gousses.

Les pertes de rendement dues au botrytis sont variables. Lorsque celui-ci survient au moment de la floraison, elles atteignent 30 à 50 % si aucun traitement n’est réalisé. Les parcelles de féverole sont donc à observer attentivement dès la sortie d’hiver.

« Si le nombre de taches sur les feuilles augmente rapidement, une première intervention avant floraison est envisageable », préconise Terres Inovia. Toutefois, les produits homologués agissent en préventif et non en curatif. « Afin de protéger de manière optimale les plantes, l’application du fongicide doit être réalisée sur feuilles saines récemment émises », précise l’institut. De plus, la persistance d’action est courte, environ 10 jours. Si les conditions météorologiques annoncées sont défavorables à la progression du botrytis (temps sec et froid), rien ne sert de déclencher l’intervention. En revanche, « si les conditions climatiques sont favorables au développement des maladies (humidité et chaleur), il est préférable ne pas attendre pour intervenir », complète Terres Inovia.