«C’est un dossier qui a été très bien accueilli par les planteurs », se félicite Benoît Carton, directeur du syndicat betteravier Calvados-Sarthe-Orne (CSOB), à propos du bâchage et du débâchage mécanisé des silos de betteraves. Dans ce secteur qui livre en grande majorité la sucrerie Saint-Louis Sucre de Cagny, le procédé se généralise cette année. Avec la sucrerie Cristal-Union d’Erstein en Alsace, la France compte désormais deux sites (sur vingt-cinq) utilisant ce dispositif, qui devrait gagner du terrain.

Le bâchage-débâchage est encore majoritairement réalisé manuellement en France et les enjeux de la mécanisation rejoignent celui de l’allongement des campagnes betteravières. Avec la perspective de la suppression des quotas sucriers à l’issue de 2017, il faudra bâcher plus et mieux. Les sucreries vont vouloir écraser leurs frais fixes sur des périodes plus longues et demander aux planteurs de garder en bon état de conservation leurs betteraves en silos.

La technique, déployée sur le terrain depuis plus de dix ans en Allemagne, est simple. Un bras articulé attelé au tracteur emboîte un tube qui enroule ou déroule la bâche sur le silo avec une personne au sol. Au deuxième passage, un disque ourle la bâche en pénétrant la base du silo de betteraves. Une équipe de deux personnes bâche jusqu’à 5 000 t par jour dans de bonnes conditions.

Silos accessibles

Pour accueillir au mieux le bâchage-débâchage mécanique, les silos doivent être coniques, avec une arête droite bien dessinée et sans plats afin de favoriser l’écoulement de l’eau. Ils sont conçus avec un périmètre de circulation de 4 m de large tout autour. Des silos suffisamment étroits, avec un maximum 10 m de large, permettent d’utiliser des bâches en géotextile de 35 m de long et 12,5 m de large et la reprise par avaleur.

« Au sein de la commission mixte de l’usine de Cagny, nous avions déjà généralisé l’avaleur de silos via des prestataires. Cela nous a servis de tremplin pour étendre la mécanisation du bâchage, appuie Benoît Carton. Les planteurs étaient déjà habitués à former des silos adaptés. Le coût du pack « bâchage-avaleur » est partagé avec la sucrerie. Le reste à la charge du planteur est de 45 centimes d’euro par tonne effective, bâchée ou non bâchée selon un principe de mutualisation. »