Face aux modifications importantes des débouchés, le NEPG (Groupe des producteurs de pommes de terre d’Europe du Nord-Ouest) « espère que la superficie de pommes de terre dans les 5 pays du NEPG a diminué de 5 % », bien que cette baisse soit considérée comme « insuffisante ».

 

Dans un contexte où les contrats étaient déjà signés et les plants déjà achetés, voire livrés, il était « la plupart du temps trop tard pour réduire suffisamment les surfaces ».

 

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De –50 % à –60 % de la demande en restauration

Pour le NEPG, la réduction des surfaces était pourtant « la seule solution » face à des débouchés très perturbés par la crise. Si la demande du commerce de détail a augmenté, elle ne sera « pas suffisante pour consommer la totalité de la récolte restante de 2019 ».

 

« La demande en produits transformés issus de la pomme de terre dans les services de restauration a chuté de 50 à 60 % et les marchés d’exportation ont perdu leur potentiel », indique le groupement.

 

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« Le monde à l’envers »

Malgré les efforts de stockage demandés aux producteurs par l’industrie de la transformation, il estime que sur ses pays membres (1), « 2 millions de tonnes ne seront probablement pas transformées » à la fin de la saison.

 

Pour pouvoir respecter leurs contrats, les usines de transformation vont rediriger des volumes vers d’autres débouchés, tels que l’alimentation animale, le biogaz ou le bioéthanol. Alors que jusqu’à présent, il revenait surtout au producteur de tout faire pour honorer ses engagements, « c’est la première fois dans l’histoire récente que les usines doivent respecter les contrats, estime le NEPG. Le monde à l’envers. »

 

« Cette crise exceptionnelle montre qu’à l’avenir, le secteur dans son ensemble devra repenser les modes d’organisation de la production et de l’approvisionnement, le partage des risques et des responsabilités », conclut le NEPG.

(1) Pays-Bas, Belgique, France, Allemagne et Royaume-Uni.