« Au cours des dernières années, la superficie consacrée aux pommes de terre de consommation a augmenté de 6,5 % dans les cinq principaux pays producteurs de pommes de terre (Allemagne, Belgique, France, Pays-Bas + Grande-Bretagne), rappelle le NEPG (North-Western European Potato Growers, groupe des producteurs de pommes de terre du Nord-Ouest européen) dans un communiqué du 20 février 2020. Si une telle augmentation se produit à nouveau cette année, combinée à un rendement moyen, l’équilibre entre l’offre et la demande pourrait entraîner une pression sur les prix pour les producteurs. »

Impact du Brexit

En Grande-Bretagne, cette hypothèse ne peut pas encore être formulée. « Le Brexit pourrait avoir une influence sur le flux (entre continent et GB) de pommes de terre et de produits à base de pommes de terre au cours de la prochaine saison, ce qui constitue l’un des défis à venir pour la chaîne d’approvisionnement en pommes de terre », estime le NEPG.

Marché équilibré

« Pour l’instant, le marché est en équilibre, malgré une récolte (légèrement) plus importante, ajoutent les producteurs européens. Dans l’ensemble, la qualité dans les stockages est bonne. » On signale cependant des problèmes de germination et de vieillissement prématurés. Le contenu de certains bâtiments a dû être vendu plus tôt que prévu. Le NEPG se demande quelle sera la quantité et la qualité des stocks à la fin du printemps. Dans certains pays, la qualité en conservation est un défi.

Coûts de stockage plus élevés

Le NEPG indique que pour la saison prochaine, « les contrats ont été signés par les producteurs avec l’industrie de transformation, et l’ont parfois été avec une certaine réticence. » Dans ces contrats, les prix départ champ sur le continent sont restés les mêmes ou sont (légèrement) inférieurs à ceux de la saison dernière (première partie de la saison de stockage).

 

« Pour le stockage long terme, les prix augmentent de façon quasi généralisée. La question est de savoir comment les nouvelles restrictions en produits phytos affecteront le prix de revient pour les producteurs avec des coûts de stockage plus élevés, soulignent également le groupement de producteurs. D’autres nouvelles restrictions comme l’interdiction de l’utilisation du diquat vont également avoir une influence sur les coûts.»

Retrait du CIPC impactant

Comme le CIPC n’est plus autorisé pour la saison prochaine, l’année sera très difficile, techniquement et financièrement, pour les producteurs qui stockent leurs pommes de terre plus longtemps. « On s’attend à ce que l’offre de pommes de terre départ champ (et au-delà !) soit temporairement plus importante en automne, car de nombreux producteurs ne connaissent pas les alternatives au CIPC, considère le NEPG. Le risque de perte de quantité et/ou de qualité des pommes de terre est particulièrement élevé. »

 

Bien que la demande, provenant principalement de l’industrie de la transformation sur le continent augmente, le NEPG indique que la culture s’est davantage développée et que, dans des conditions de croissance et de récolte moyennes, il pourrait y avoir une offre excédentaire de matière première, en particulier pour les pommes de terre départ champ et la courte période de stockage.

 

Voir aussi : L’UNPT appelle à modérer les emblavements (29/01/2020)