Alors que la Commission européenne ouvre une consultation publique sur la Pac post-2020 le 2 février 2017, le think-tank Momagri publie le 1er février une analyse des mesures d’aide à la réduction de la production laitière activées en 2016 pour faire face à la crise de surproduction.
« Les éleveurs laitiers européens se sont vus proposer la possibilité de réduire leur production contre une aide minimale de 14 centimes d’euros par litre de lait non produit. L’objectif était de rééquilibrer le marché en réduisant de 2,8 % la production du quatrième trimestre de 2016 », rappelle le communiqué.
« Donnant tort aux experts qui pensaient que la mesure ne serait que très peu utilisée, 271 des 28 membres de l’UE ont activé la procédure, en utilisant de plus la possibilité de compléter le montant européen. La France a ainsi choisi de porter à 24 centimes le montant de l’aide au litre de lait non produit dans la limite de 5 % de la production. »
Bilan de la mesure de réduction de collecte
Momagri a construit un indicateur de participation au programme basé sur la synthèse de deux variables :
- la part de la production engagée à réduction,
- la part d’éleveurs engagés dans chaque État membre.
« La Belgique arrive première sur l’indicateur de synthèse, révélant ainsi le très fort engagement des producteurs belges qui sont près d’un sur deux (45,5 %) à avoir adopté la mesure pour une réduction de la production de 3,3 %. L’Irlande et le Portugal complètent le podium. Ils se classent après la France (32,3 % des producteurs et 2,9 % de volumes engagés) et l’Allemagne (18,4 % des producteurs mais davantage de volumes engagés 3,6 %) », conclut l’analyse de Momagri.
Une mesure de crise coûteuse
« La remontée des prix observée actuellement s’explique en partie par la mesure de réduction de la production laitière qui aura coûté 150 millions d’euros, plus les compléments que les États membres ont choisi d’apporter. Un montant au final bien modeste pour remettre sur les rails une filière laitière européenne qui représente 97 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel (source : Eurostat) », note le think-tank.
« Peut-être cette mesure aurait-elle pu être mise en place plus tôt ? Cela aurait évité de faire exploser les stocks de poudre de lait à 355 000 tonnes, soit plus de trois fois le plafond établi lors de la dernière réforme, pour un coût dépassant les 600 millions d’euros. D’autant qu’ils continuent de peser sur les cours. »