Alors que les discussions entre États membres viennent de reprendre sous la présidence roumaine, la Coordination rurale critique les positions « timorées et incohérentes de la France ».

Besoin de « profond changement »

Le projet porté par la France, qui avait été présenté aux organisations professionnelles agricoles en décembre avant d’être officiellement transmis aux institutions européennes en ce début d’année, est « superficiel et peu novateur », a critiqué le syndicat dans un communiqué le 28 décembre 2019.

 

Selon la CR, « si l’agriculture va si mal c’est parce que la PAC est mauvaise », ce qui exige « un profond changement ». Le relèvement de l’ambition environnementale – prôné par la Commission et soutenu par la France à condition d’imposer un socle commun à tous les États membres – lui semble notamment incompatible avec une économie du libre-échange dépourvue de tout système de régulation.

 

« En l’absence d’une régulation des productions et d’une réhabilitation de la préférence communautaire assise sur l’exception agriculturelle et des prix rémunérateurs, la Coordination rurale estime qu’il est indispensable de revoir la copie », conclut le syndicat.

Débat national

La présidence roumaine a formulé le vœu d’« avancer autant que possible pendant les six prochains mois », mais les négociations entre États risquent de patiner en 2019, année qui sera marquée par l’élection du nouveau Parlement et la mise en place de la nouvelle Commission. Mais avec un degré renforcé de subsidiarité dans la future Pac, les débats au niveau national devraient être animés. Le projet de la Commission donne en effet aux États des marges de manœuvre sur de nombreux points : plafonnement et redistribution des aides, définition des surfaces éligibles, programmes sectoriels, recouplage des aides…