La section des métiers du grain de La Coopération Agricole maintient sa position et demande l’abrogation de la loi sur la séparation du conseil et de la vente. « Un système franco-français, complètement incohérent et inapplicable, a jugé Antoine Hacard, président de l’organisation, lors de sa conférence de rentrée le 24 septembre 2024. Il me paraît envisageable d’avoir une majorité parlementaire en ce sens. » Même s’il l’admet, la priorité des députés ira probablement au projet de loi de finances.
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Autre requête déposée tout récemment par l’organisation, l’extension aux oléagineux du dispositif « Aval ». Il permet aux coopératives de faire garantir leurs stocks de céréales par l’État. « Un système fondamental au bon fonctionnement de la filière, qui permet l’accès aux financements [bancaires] dans de bonnes conditions », a expliqué Antoine Hacard. Et d’ajouter que ces mesures ne coûteraient « pas un euro » à l’État, mais requièrent une « volonté politique ».
300 millions d’euros
La section des métiers du grain espère être vite entendue : « Il y a besoin de mettre rapidement en place ces deux mesures. Nos coopératives pourraient être très vite en difficulté, a prévenu le président de l’organisation. [Elles] souffrent de surrèglementations qui nuisent à leur compétitivité. »
Il a également parlé d’une baisse tendancielle de la collecte, qui peut être « affirmée [statistiquement] depuis un an ». Avec une chute de 6 millions de tonnes de céréales collectées cette année, prenant en compte la collecte de maïs attendue en hausse, cette baisse coûterait 300 millions d’euros aux coopératives, effort d’allotement compris. Et si la moisson de 2024 est source de tant de difficultés, c’est qu’elle s’inscrit dans un contexte économique défavorable depuis quelques années : inflation galopante, taux d’intérêt qui ont bondi, a notamment listé Antoine Hacard. L’augmentation des charges fixes des coopératives qui en a découlé a rogné les marges de ces structures de 50 %.
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Plan de résilience
« Il y a quelques coopératives pour lesquelles la situation se durcit », a concédé Antoine Hacard, alors qu’il était interrogé sur d’éventuelles fusions/acquisitions qui feraient suite à ces années difficiles. Mais ce type de décisions se réfléchit sur plusieurs mois, comme il l'a souligné. « Globalement ce que l’on pressent c’est une possible mise en chômage partiel pour certains collaborateurs, sans que cela se généralise. […] On travaille sur l’accès à des fonds de formation pour cette période. »
Antoine Hacard a également introduit le plan de résilience pour les coopératives céréalières françaises, baptisé « Infrastructures 2030 », qui s’attache à la modernisation des infrastructures de stockage des grains.