Une fois de plus, la Chine donne le « la » du commerce mondial. Tous les secteurs scrutent ce que va faire le géant. Il bouge et toutes les entreprises s’agitent. Il gronde (parce qu’il est chatouilleux et qu’il n’aime pas que l’on s’occupe de ses affaires intérieures) et elles s’inquiètent pour leurs marchés. Cet impact est également crucial en agriculture. L’appétit du mastodonte est insatiable.
La Chine achète des terres partout dans le monde : 10 millions d’hectares. Et en plus, les Chinois payent bien, parfois très au-dessus du prix du marché, comme ça a été le cas dans l’Allier. Le pays investit aussi dans l’agroalimentaire et acquiert des entreprises partout sur le globe. Le recours aux marchés mondiaux pour assurer la sécurité alimentaire est assumé. L’agroalimentaire est l’un des rares secteurs où la Chine est déficitaire. Normal, avec 1,4 milliard d’individus, l’abandon de la politique de l’enfant unique qui crée des besoins nouveaux, et surtout l’émergence d’une classe moyenne qui veut manger autre chose qu’un bol de riz et du potage pékinois.
Car augmentation du niveau de vie et vie urbaine ont un effet direct sur la consommation de viande. La Chine a faim de viande. La progression de la production ne suit pas malgré des unités d’élevage de taille parfois monstrueuses. L’empire du Milieu est devenu, en quelques années, le premier importateur mondial de porc et de viande bovine. En Europe, l’Allemagne et l’Espagne sont bien placées sur le cochon, mais la France peut prendre sa place sur le bœuf. La part de celui-ci dans l’alimentation chinoise est encore très faible (4 kg par habitant contre 19 kg en France, par exemple) mais la consommation augmente vite. À quelques grammes près, un kilo de plus par individu représente la consommation annuelle totale des Français.
Que font les végans, les militants anti-viande et anti-élevage qui pensent à la planète ? Il est plus facile de casser la vitrine d’une boucherie à Paris, que de manifester place Tian’anmen. D’autant plus que, émission de CO2 oblige, il faudrait s’y rendre à pied.