« Nous ne voulons pas d’un voyage qui ne soit qu’une série de discussions. Nous voulons faire des progrès substantiels », a dit M. Mnuchin sur la chaîne CNBC.

 

Il a en outre souligné que Donald Trump était disposé à retirer ou à augmenter les droits de douane sur les marchandises en provenance du géant asiatique selon l’issue des discussions.

Le président américain a, pour sa part, laissé entendre jeudi soir qu’il n’excluait pas de signer un accord provisoire avec la Chine.

Achat de produits agricoles en vue

« J’entends beaucoup d’analystes parler d’un accord provisoire, ce qui veut dire qu’on s’accorderait sur certaines parties, les plus faciles pour commencer. Mais ce n’est pas facile ou difficile. Soit il y a un accord, soit il n’y en a pas. Mais c’est quelque chose qu’on pourrait envisager, j’imagine », a déclaré le locataire de la Maison Blanche.

 

Selon l’agence Bloomberg, son administration aurait envisagé de proposer un accord provisoire à la Chine pour reporter, voire annuler certaines des taxes douanières que la Chine impose aux États-Unis. Pékin a annoncé plus tôt étudier la possibilité d’acheter davantage de produits agricoles américains, chers à Donald Trump et qui sont actuellement durement affectés par les représailles chinoises.

Des doutes sur l’engagement chinois

« Les entreprises chinoises ont commencé à s’informer sur l’achat de produits agricoles américains », a assuré jeudi le porte-parole du ministère chinois du Commerce, Gao Feng.

M. Gao a précisé que les produits en question comprenaient notamment le porc et le soja, que les agriculteurs américains exportaient massivement vers la Chine avant le début des tensions.

Voyons si les Chinois respectent leurs engagements. Comme vous le savez, le problème que nous avons toujours eu avec les Chinois est qu’ils ne respectent pas leurs engagements.

Peter Navarro, conseiller économique de la Maison Blanche, sur CNN

Le président « peut nouer un accord à tout moment mais il veut un bon accord », a martelé Steven Mnuchin, rappelant que Pékin s’était engagé dès le début des discussions « à rééquilibrer » les échanges commerciaux entre les deux pays.

De guerre lasse

Ces commentaires interviennent alors que Pékin et Washington ont annoncé mercredi une pause dans l’escalade de leur guerre commerciale. La Chine, dont l’économie est de plus en plus affectée par une guerre commerciale qui dure depuis 18 mois, a consenti à exempter de droits de douane certains produits en provenance des États-Unis à la demande d’entreprises.

 

L’hôte de la Maison Blanche a, quant à lui, annoncé qu’il reportait au 15 octobre au lieu du 1er la hausse des droits de douane portant sur 250 milliards de dollars de biens importés de Chine « en signe de bonne volonté ». Il a précisé que cette décision avait été prise à la demande du vice-Premier ministre chinois Liu He « en raison de la célébration, le 1er octobre, du 70e anniversaire de la République populaire de Chine ».

L’enjeu de la propriété intellectuelle

Dans cette guerre commerciale, c’est la domination technologique qui est en jeu.

Washington exige des autorités chinoises qu’elles mettent fin à des pratiques commerciales jugées « déloyales », en particulier le transfert forcé de technologies américaines, les subventions massives aux entreprises d’État chinoises ou encore le vol de la propriété intellectuelle.

 

Jusqu’à présent, faute d’obtenir un accord, Donald Trump s’est lancé dans une guerre commerciale sans merci qui s’est traduite par des hausses de droits de douane sur des milliards de dollars de marchandises. Il a prévenu qu’il était prêt à surtaxer la totalité des importations venant de Chine d’ici à la fin de l’année.