Régler un outil à l’entrée de la parcelle et ne plus rien modifier pendant le travail sera bientôt de l’histoire ancienne. Plusieurs solutions de réglage automatique en fonction des conditions entrent actuellement en phase de commercialisation. L’idée est de modifier la profondeur de travail, la position du train de disques ou encore la densité de semis, en temps réel, en agissant automatiquement sur les réglages hydrauliques et électriques. La solution la plus avancée est celle de l’autrichien Geoprospectors, commercialisée par Köckerling et CNH.
Des capteurs sur le relevage avant
Le TopSoilMapper (TSM) de Geoprospectors est un ensemble de capteurs placés sur le relevage avant d’un tracteur attelé à un outil de travail du sol, ou à un semoir. Il évalue en permanence le type de sol, la compaction, la densité de résidus, ainsi que la quantité d’eau disponible, et réalise une cartographie sur une largeur de 3 mètres. Tous les paramètres sont calculés à partir d’une mesure de conductivité. L’agriculteur peut coupler la carte avec d’autres mesures réalisées par un prestataire extérieur, comme le pH.
Agir sur les réglages
Le TSM propose deux modes d’utilisation. Le Basic se contente de cartographier la parcelle, tandis que le mode Pro propose d’agir sur les réglages de l’outil attelé à l’arrière du tracteur. Grâce à la compatibilité Isobus du TSM, le terminal de contrôle du semoir ou de l’outil de travail du sol reçoit et analyse les données de la cartographie en temps réel.
L’agriculteur définit ensuite ses priorités : homogénéiser la parcelle, augmenter la densité de semis dans les zones les plus favorables, réduire les intrants dans les secteurs à plus faible potentiel. En fonction de cette consigne, l’ordinateur de bord va agir en temps réel sur la profondeur de travail et la densité de semis. L’adaptation d’un boîtier supplémentaire sur l’outil est nécessaire.
En cabine, le chauffeur a la possibilité de suivre l’évolution des réglages depuis son terminal Isobus.
Une solution chez Toyota
Le développement de cette technologie ne se limite pas aux spécialistes de l’agroéquipement, puisque Toyota se penche sur le développement d’une solution capable de détecter les variations de la structure du sol en temps réel et d’agir sur le réglage du décompacteur. Le constructeur japonais s’appuie sur son expérience de l’électronique embarquée dans le secteur de l’automobile pour apporter de l’intelligence artificielle à l’intérieur du tracteur. Cette solution est actuellement en test dans les rizières japonaises.
Corinne Le Gall