Ce 6 septembre, à l'invitation de la chambre d'agriculture de Lozère, éleveurs et forestiers sont venus voir comment le Gaec Raynal s'y prend pour aménager des parcours boisés, situés à 900 m d'altitude sur le causse de Sauveterre. La première parcelle de 4,5 ha a été éclaircie il y a quinze ans par la commune de Balsièges, qui en est propriétaire. « Nous avons ensuite passé le gyrobroyeur pour faciliter la circulation des brebis et installé des clôtures », note Hervé Raynal, qui élève 280 brebis laitières et 180 brebis allaitantes avec ses parents.

Sous les pins sylvestres, il y a aujourd'hui de l'herbe. Protégée des fortes températures par l'ombre des arbres, celle-ci reste verte plus longtemps que dans les prairies. Elle fournit une ration de base adaptée aux animaux à l'entretien. « Nous y faisons pâturer les agnelles de renouvellement durant l'été, puis à l'automne nous y revenons avec les brebis taries », explique Marie-Rose Raynal.

Ces surfaces sylvo-pastorales complètent bien les autres ressources fourragères. « Nous les gérons en fonction de la météo, du temps que nous avons et de l'herbe présente. Nous pouvons par exemple garder les brebis une à deux heures dans les regains le matin puis les mettre dans un des parcs boisés, où elles trouvent une ombre appréciable en pleine chaleur », note-t-elle.

© Frédérique Ehrhard - Il leur faudra attendre deux ans avant de voir l'herbe s'installer dans cette parcelle de 6 ha éclaircie cet hiver.

Un revenu forestier

Afin de disposer de plus de parcs boisés, les trois associés viennent d'acheter 6 ha de pins sylvestres âgés de cinquante ans, qu'ils ont fait éclaircir cet hiver. Pour l'instant le sol est couvert par les restes des rémanents qui ont été broyés sur place. « Il faudra attendre deux ans avant que l'herbe commence à pousser », relève Hervé Raynal.

Dans cette parcelle, ils ont sorti 80 m3/ha de bois destinés à la fabrication de palettes et de pâte à papier. « En moyenne leur valorisation nette, frais d'éclaircie décomptés, atteint 15 €/m3, ce qui permet de dégager un petit revenu », note Frédéric Jauvert, conseiller forestier à la chambre d'agriculture.

En réduisant la concurrence, l'éclaircie favorise le développement des arbres les plus beaux et améliore la qualité des bois à venir. « Sur le long terme, la quantité de carbone stockée ne diminue pas. Sur le causse, la croissance des arbres produit 4 m3/ha/an. Dans dix ans, on pourra prélever 40 m3/ha en réalisant une nouvelle coupe sélective ».