Simple et efficace, telle est notre principale sensation à l’issue du test du TL 3870. La prise en main est certainement la plus rapide parmi les cinq machines de notre comparatif.
Ce chargeur téléscopique bénéficie du renouvellement de toute la gamme TL, intervenu lors de l’hiver 2016-2017 pour passer à la norme Tier 4 final. Surtout, nous avons pu constater l’efficacité de l’hydraulique de cette machine, conçue pour soulever 3,8 tonnes. Car le « HF » de son nom signifie High Flow (gros débit).
Châssis
Bobcat dote ses TL d’un châssis caissonné entièrement soudé. La plaque inférieure est renforcée pour protéger les composants. Le constructeur a choisi d’y associer les essieux renforcés Dana Spicer. Ces derniers embarquent un capteur de position pour réaligner les roues lors du changement de mode de direction. Ce dernier est piloté par un interrupteur placé sur la planche de bord. Bien que le réalignement des roues soit semi-automatique, Bobcat a conservé les deux témoins lumineux.
De plus, côté maniabilité, le chargeur Bobcat ne brille pas par son agilité, avec un diamètre de braquage supérieur à la moyenne.
Moteur et transmission
C’est un moteur « maison » Doosan de 3,4 l de cylindrée qui anime notre télescopique. Il développe une puissance de 130 ch à 2 400 tr/min. Vanne EGR, DOC, et catalyseur SCR combinent leurs efforts pour atteindre la norme Tier 4 final. Le bloc d’Ad-Blue est indépendant, ce qui permet à Bobcat de l’enlever pour les marchés qui ne sont pas concernés par cette réglementation.
La transmission hydrostatique offre deux rapports, 1 et 2, qui ne peuvent être changés qu’à l’arrêt, grâce à un interrupteur. Dans chaque rapport, ce qui est une originalité avec une boîte hydrostatique, Bobcat propose deux vitesses : lièvre et tortue. Ces dernières sont sélectionnées au moyen d’un bouton placé au bout du commodo de phares. La présence de ces deux rapports supplémentaires offre un réel confort dans les activités de chargement, avec un recoupement entre les rapports, ce qui n’est pas toujours évident autour de 8 km/h sur une hydrostatique.
Enfin, le Bobcat dispose d’un mode « vitesses rampantes », activé avec le bouton escargot. Dans ce mode, le régime moteur est indépendant de la vitesse d’avancement. La vitesse maximum se règle directement dans le terminal, avec les boutons + et − du joystick.
Flèche
D’après nos mesures, notre TL n’est pas le champion de la capacité de levage, ni même de l’angle de cavage/bennage. Il s’en sort par contre avec les honneurs sur les temps de cycle, notamment à haut régime. L’outil bénéficie d’un système de verrouillage hydraulique qui fonctionne sans descendre de la cabine. Les verrous se mettent en place automatiquement. La suspension de flèche est assez déconcertante. Elle s’active avec le bouton jaune placé sur le joystick mais il faut maintenir cette position pendant trois secondes et tirer le levier vers l’arrière pour que la suspension soit réellement engagée. Elle a aussi tendance à se désengager sans prévenir. Un témoin lumineux informe le chauffeur.
Joystick
Voilà un joystick qui n’est pas fait pour les petits bras. Ce levier électro-proportionnel est rigide et sollicite les biceps. Les gâchettes qui pilotent le télescope et la troisième fonction ont une forme déconcertante qui martyrise un peu les doigts. Mais, l’inverseur est souple. Nous apprécions aussi les deux boutons + et − qui simplifient la navigation dans le terminal.
Au travail
Notre télescopique est conçu pour la manutention intensive à la ferme, grâce notamment à sa finition High Flow. La pompe hydraulique load-sensing fournit 190 l/min à 250 bars, et 150 l/min pour la ligne auxiliaire.
Le frein de parking électrique, qui se desserre automatiquement lorsqu’on appuie sur la pédale d’accélérateur, fait gagner du temps lors des innombrables allers-retours du chauffeur entre la cabine et la stabulation. Mais il faut rester vigilant car, une fois le frein desserré, le Bobcat tend à glisser doucement en marche arrière si le terrain est légèrement pentu.
Les mouvements sont tellement rapides et puissants que le Bobcat se comporte comme un animal difficile à dompter. C’est bien pour le chargement de fumier mais pour empiler des balles, mieux vaut diminuer le débit hydraulique. Heureusement, cette opération se fait simplement à partir des boutons + et − du joystick. En revanche, il faudra consacrer un peu de temps à la lecture du manuel pour savoir que c’est bien le menu B du terminal qui permet de régler la vitesse de la flèche. Enfin, et c’est appréciable en plein mois de juillet, un grand porte-bouteilles est disponible sur la console. ADN américain oblige !
Sur la route
Tout en simplicité, le Bobcat est plutôt moyen dans son parcours routier. La transmission hydrostatique a montré ses limites dans les montées, notamment dans la côte à 5 %. Il se classe avant dernier au niveau de son temps de parcours. Néanmoins, il a réussi à franchir l’obstacle sans repasser en première vitesse. Nous avons apprécié une solution qui fait défaut sur les autres machines : un bouton qui permet de décompresser le circuit de frein de remorque. Un détail qui facilite le décrochage du flexible lors du dételage du plateau à paille.