Au moins 742 espèces végétales de notre paysage quotidien seraient en danger. En cause : l’artificialisation des terres, la modification des milieux (zones humides notamment) et l’abandon ou l’intensification de certaines pratiques agricoles.
Quarante experts pendant trois ans
C’est la première fois que l’ensemble de la flore vasculaire (plantes à fleurs, fougères et conifères) de la France métropolitaine est passé au crible pour évaluer son risque de disparition, indique un communiqué conjoint du comité français de l’UICN (1), de la Fédération des conservatoires botaniques nationaux, de l’Agence française pour la biodiversité et du Muséum d’histoire naturelle, qui ont collaboré à cette étude.
Pendant trois ans, une quarantaine d’experts se sont penchés sur les près de 5 000 espèces qui constituent cette flore. Bilan : sur 4 982 espèces recensées, 421 se révèlent menacées et 321 autres quasi menacées, représentant ensemble 15 % du total. Sans compter les 373 espèces pour lesquelles le niveau de la menace n’a pas pu être évalué, faute de données fiables.
Urbanisation et recul du pastoralisme
Certaines plantes sont menacées par « la disparition des zones humides, drainées et asséchées pour l’agriculture ou la construction de nouvelles zones urbaines ». D’autres sont affectées par la « régression des espaces pâturés », dans les zones où le pastoralisme est abandonné. Enfin, « les espèces dites « messicoles », qui accompagnent les moissons depuis les débuts de l’agriculture, sont aujourd’hui fortement affectées par l’usage excessif d’herbicides non spécifiques ».
Il est encore temps…
Rappelant les différents services rendus par les écosystèmes pour « nous nourrir, nous vêtir, nous abriter ou nous soigner », les scientifiques craignent que cette érosion de la biodiversité affecte non seulement nos paysages, mais « notre économie, notre alimentation, notre santé ». « Il est encore possible d’agir ! », interpellent-ils.
(1) Union internationale pour la conservation de la nature.